mercredi 8 décembre 2010

Les Veilleurs


J’ai découvert cet auteur grâce aux lectures en partenariat que propose le blog Blog-O-Book. Il s’agit d’une équipe passionnée par la littérature, motivée et curieuse de découvrir les dernières sorties en matière de lecture. Le blog propose aux éditeurs d’envoyer pour lecture quelques exemplaires de leurs dernières parutions. Les blogueurs passionnés par la littérature peuvent ainsi, une fois par semaine, être volontaires pour faire la critique d’un livre. 
Comment y participer ? Avoir un blog  qui parle systématiquement de littérature, être connecté tous les dimanches à 15H sur le blog de B.O.B pour pouvoir faire le choix du livre(attention premier arrivé premier servi) et dans le mois qui suit, faire la critique du livre qui vous a été transmis. Pour l’avoir testé, le système est très rodé et efficace.

J’ai choisi le 1er livre de Vincent Messager car au premier abord le sujet était très intéressant. Etant passionnée par la science et l’interprétation des rêves, du lien qui peut se créer entre la réalité et le rêve ainsi que par les intrigues policières, ce livre semblait répondre amplement à mes attentes. En tout cas par rapport à ce qu’il était écrit sur la couverture ( version édition Points).

Un jour, Nexus sort dans la rue, tue 3  personnes et s’endort paisiblement sur les corps. Amnésique, il ne sort pas un mot durant son procès. Condamné à perpétuité pour meurtre il devient vite le centre d’intérêt des psychiatres. Paulus Rilvier, représentant la police judiciaire  débarque dans la clinique où Nexus est locataire pour enquêter sur son cas. C’est le gouverneur de Regson qui lui demande cette enquête, convaincu que le meurtre a été commis pour le déstabiliser. Une des victimes n’est autre que la maîtresse de Regson, il est donc impossible de croire au hasard.
Ce livre a été annoncé comme la grande révélation de cette rentrée littéraire. Un premier roman écrit par un Normalien, un roman qui entre autre a même obtenu quelques prix. Pour que les choses soient claires dès le début, ce livre est présenté comme ayant une intrigue policière mais ce n’est pas un thriller ni un roman policier.
Dans un article que j’ai retrouvé sur CultureCafé, Vincent Messager explique que l’origine de la scène d’ouverture  est basée sur une phrase de Breton qui disait que l’acte surréaliste par excellence est de descendre dans la rue, et tirer sur la foule. Pour aller au delà de cette phrase l’auteur  va développer le personnage du meurtrier en essayant de comprendre sa psychologie, comment il est possible du jour au lendemain de détruire une autre personne et créer ainsi un fait divers.
Je ne vais pas vous détailler le roman car, comme d’autres personnes qui ont pu essayer de le lire, je ne suis jamais arrivée jusqu’à la fin (j’ai mis stop au supplice page 576/760). Et je ne pense pas y revenir car la quantité d’informations qui peut être contenue dans ces centaines de pages, m’a véritablement effrayé non par la qualité mais par la quantité.
Malgré la qualité de la prose de cet auteur, j’ai été plongée dans un phrasé très riche en mots mais qui dessert l’histoire. Plus vous avancez dans le livre plus ça manque de simplicité. Au début je m’étais même surpris à rire de certaines scènes surtout celles où Rilvien intervient.  Ce style où on peut avoir les deux points de vue, celui d’un psy et celui d’un policier n’est pas déplaisant. L’histoire aurait pu être très intéressante si l’auteur ne voulait pas nous époustoufler à chaque phrase avec une métaphore ou une figure de style ou bien avec des mots à en pleuvoir. Au lieu de rentrer dans l’univers de ce livre, d’être aspiré dans les rêves de Nexus et vivre selon son rythme, nous restons en dehors, comme les spectateurs d’une mauvaise pièce de théâtre qui sont obligés de rester jusqu’à la fin. Pour avoir déjà écrit une thèse de doctorat je sais que la quantité dans un manuscrit peut être jugée comme étant part de la qualité de votre travail.  Et en lisant ce bout le livre j’ai vraiment eu l’impression que l’auteur voulait nous impressionner à tout point  et écrire le plus grand nombre de pages. Mais malgré mon obstination, à force de revenir plusieurs fois sur la même phrase pour la comprendre, à force d’avoir tellement de métaphores qu’on ne sait plus de quoi on parle…j’abandonne. 

En regardant ce qui se passe dans la blogosphère avec ce livre je me suis posée la question : quel est le véritable rôle d’un journaliste littéraire ? Quelle est la pertinence des articles de presse élogieuse et de prix littéraires accordés sur je ne sais quels critères ?!

En tout cas merci beaucoup à B.O.B pour avoir initié ce type de partenariat qui semble être gagnant pour les éditeurs, les auteurs et les blogueurs.

1 commentaire:

  1. Chère Alyane,

    Dommage que vous n'ayez pas aimé "Les Veilleurs". Pour ma part, j'ai été emportée. Le style est travaillé, c'est sûr, mais il reste efficace. Et la fin est époustouflante... vous aurez peut-être une autre occasion de la découvrir.

    La fin de votre post laisse entendre qu'il y aurait une division entre les critiques littéraires professionnels, qui auraient aimé le livre, et les blogueurs qui ne l'aimeraient pas.
    Ce n'est pas vrai concernant "Les Veilleurs". En quête d'autres avis, je suis tombée sur des blogs de gens qui avaient beaucoup aimé (récemment Keisha ou La mer à lire).
    Ce n'est pas aussi facile à lire que Ruiz Zafon, bien sûr. Mais pour moi en tout cas ça a été une découverte plus importante.
    Bonne continuation, Marine L.

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