mercredi 28 juillet 2010

Night and Day


Il y a quelques semaines je vous parlais de ma problématique de rides. Je vous ai raconté que j’avais du mal à accepter ma première. Que j’avais peur de me regarder dans un miroir le matin. Que malgré toutes les potions magiques que j’ai essayé, elle restait toujours là, devant moi en train de me faire coucou.
Eh bien après une séance ciné comme celle de ce soir je la déteste encore plus. Figurez vous que j’ai dû supporter un gros plan de plus d’une minute sur le visage de Tom Cruise. Et vous savez quoi ? Lui, il n’a pas beaucoup de rides. A part quelques unes autour des yeux et de fines sur le front…rien. A son age, il est encore plus sexy qu’à l’époque de Top Gun. Même Robert Pattison en a plus.  Ca devrait être interdit de voir des gros plans sur des acteurs qui se portent aussi bien pour leur âge. Pendant un long moment j’ai été obligée de regarder en face ses imperfections à peine visibles. Même le cou, qui généralement donne une bonne indication du vieillissement du corps, est beau. Nous nous regardons là, dans les blancs des yeux, ses rides et la mienne. J’ai analysé la chose et je n’ai pas trouvé le moyen de percer son secret.
Mais il y a peut être un espoir…Il parait que pour montrer au monde qu’il forme une famille normale avec sa dulcinée, Tom a décidé de se filmer pendant un certain temps. Comme si se filmer nuit et jour est une normalité. Mais bon, pour les Cruise ça rapporte gros... Alors j’espère qu’il va nous dévoiler ses secrets de jeunesse entre deux séances d’abdos.

Plus sérieusement, la raison pour laquelle je vous parle de Tom Cruise est la sortie de Night and Day, le dernier film de James Mangold.

June et Ray, une histoire d’amour ? Non, plutôt une histoire de rencontre, de hasard, d’agents secrets, de secrets d’Etat. Pourtant June ne voulait que prendre l’avion pour aller au mariage de sa sœur. Il se trouve qu’elle était dans le mauvais avion…

J’avais peur de me retrouver devant un deuxième Kiss and Kill. Malgré le sujet qui est extrêmement ressemblant, Night and Day est beaucoup plus drôle et intéressant que le premier.
Nous sommes en face du couple Diaz-Cruise, déjà rodé lors du remake de Vanilla Sky, et nous ne sommes pas déçus.
Si dans la vie de tous les jours, Diaz critique le style de vie de Cruise, à l’écran toutes leurs divergences s’effacent et laissent place à des personnages tout à fait crédibles. Diaz avait déjà montré auparavant qu’elle pouvait interpréter autre chose qu’une bombe blonde. Cruise est un habitué des films d’action. Alors dans la salle il n’y a pas trop de surprises du côté jeu d’acteurs. Ce couple fonctionne, est explosif et ça colle.
D’une manière générale ce film est comme une voiture de course qui fait des pit stop pour mieux repartir. Il y a de l’humour, de l’action, du décalage, un couple explosif et chic et du rêve. Comme d’habitude, nous sommes en face d’un film américain qui arrive à nous faire oublier notre quotidien. De beaux personnages, de beaux paysages et de beaux décors. La musique est géniale malgré le fait que MUSE ne se retrouve que dans la bande d’annonce. Ecoutez bien Gotan Project sur la première scène en avion. Cruise se retrouve à tuer tous les « passagers » le temps que Diaz se fait une beauté. C’est excellent !! Même si ça fait un peu cliché, ma scène préférée est celle de l’Espagne. (à vous de trouver la vôtre).

Si vous avez besoin d’un moment de fraîcheur et de rêve, allez voir ce film, ça peut faire du bien à votre moral. Ne regardez pas trop Cruise sinon vous allez faire une dépression…Qui a dit que la beauté est éphémère ???

lundi 26 juillet 2010

Predators


 La chronique d'un homme avisé:

Le jeudi après-midi dans la salle de cinéma où est diffusé Predators, le public est essentiellement masculin, et pour la plupart laisse un siège de part et d’autre… C’était d’ailleurs mon cas. Dans la cinquantaine d’oisifs venus voir le film, seules deux ou trois jeunes femmes, accompagnées de leur « moelleux », frissonnaient avec plaisir contre une épaule bienveillante. Le reste de la salle se composait, comme moi, de jeunes hommes profitant de leur temps libre pour se faire un petit plaisir solitaire (même si le film n’est pas vraiment destiné à éveiller des fantasmes libidineux).
Dans cette ambiance rappelant les projections de film à frissons entre potes, l’après-midi semblait bien langoureuse, le murmure des quelques couples présents berçant l’oreille des spectateurs occasionnels du jeudi après-midi.
Mais soudain, voici les bandes-annonces, puis le film qui s’ouvre sur le visage d’Adrien Brody se réveillant en chute libre au-dessus d’une terre qui va vite se révéler inhospitalière.

La saga Predator, inauguré en 1987 par John Mac Tiernan avec l’inimitable Schwarzenegger, revient ici sous la coupe du réalisateur Nimrod Antal (Blindés, Motel). Cette fois Adrien Brody troque son air de romantique lascif à l’air ensommeillé pour s’accaparer l’arsenal de Schwarzie et apparaître en fin de film en meilleure forme musculaire que dans Le Pianiste. L’industrie hollywoodienne avec son culte du corps parfait l’aurait-elle rattrapé ?
Le canevas de cette suite à la saga Predators s’inspire du célèbre de film de Ernest B. Schoedsack La chasse du Comte Zaroff (1932). Une dizaine de terriens, à l’esprit plus ou moins guerrier, et à l’âme pas forcément charitable, est parachuté sur une planète inconnue, terrain de chasse de Predators au caractère belliqueux. Traqués comme des bêtes sauvage, les protagonistes vont se faire zigouiller un par un par leurs prédateurs, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que…
Bref, pour un scénario aussi simplissime on pouvait s’attendre à un film pas très intéressant… et c’est bien le cas. Qu’on ne s’y trompe pas, la série Predator n’aura jamais atteint la qualité de la saga Alien. Probablement par faute de réalisateur de renom, mais peut-être aussi par la caractéristique même du monstre (esthétique plutôt raté face à un Alien dessiné par H.R Giger).
Quoiqu’il en soit, ce Predators 2010 est un cru plutôt fadasse. Suite de séquences sans grandes surprises, personnages assez intéressant et pas du tout attachant. Un bon point quand même avec le personnage de Laurence Fishburne dont l’évolution scénaristique est quand même peu conventionnelle.
Dans son rôle de bad guy, solitaire et va–t-en-guerre, Adrien Brody arrive à nous faire oublier ses rôles plus sentiments. Mais comme dans Predators justement, le réalisateur fait table rase de tout sentiment, on n’a plus grand-chose à quoi se raccrocher pour suivre le film. Le seul enjeu est comme dans tout film de ce genre : quel est le prochain à se faire dézinguer et comment ? Mais là aussi le bât blesse car pour toucher un public plus large les studios ont édulcoré le côté horreur. Donc n’attendez pas à voir du gore.

Pour résumé, Predators, cuvée 2010, est un film sans grande attente. Bien qu’on ne s’y ennuie pas forcément, l’excitation cinématographique demeure bien loin de l’écran. Peut-être dans la salle d’à-côté ?…

mardi 20 juillet 2010

Tamara Drewe et Paris Plage


20 juillet à 9H00, Paris Plage ouvre ses portes. Palmiers, transats, activités nautiques, puzzle géant et pétanque… Paris Plages c’est aussi musique et concerts.

« Une année très riche en festivités avec les huit concerts du festival FnacIndétendances, le plateau d'artistes du théâtre du Point-Virgule, les leçons d’Ukulélé et de danses de tous styles, et bien d'autres surprises ... »

Il s’agit d’une manifestation gratuite et accessible aux Parisiens qui n’ont pas la chance de partir en vacances ou qui veulent s’offrir une oasis de détente dans leur quotidien.
Et à côté de tout ça, des parisiens qui râlent car les quais sont fermés. Il faut emprunter le périphérique pour se rendre au travail. Périphérique qui en temps normal est très chargé. Du coup au lieu de mettre 40 minutes, on va mettre 2H…Et ça s’énerve dans sa voiture, et ça klaxonne et ça râle…C’est ça aussi Paris !

Et si Paris Plage ne vous convient pas, allez au ciné. Beaucoup de films intéressants en ce moment : Petits meurtres à l’anglaise, Tournée, Toy Story 3 … et  Tamara Drewe, le dernier film de Stephen Frears.
Tamara Drewe revient dans sa maison natale pour passer quelque temps loin de Londres. Avec ses longues jambes, ses tenues peu conventionnelles, son aspiration à la célébrité Tamara a tout pour attirer l’attention sur elle et briser les coeurs. Son retour au village crée un choc dans cette petite communauté.  Son arrivée n’est que le début d’une longue chaîne d’événements aussi absurdes qu’improbables.

Ce film n’est autre que l’adaptation de la deuxième graphic novel de Posy Simmonds. Cette BD a été inspirée par Loin de la foule déchaînée, de Thomas Hardy dont son héroïne Barbara utilisait ses atouts personnels pour une ascension sociale rapide.
La Tamara de Frears est une bimbo des années 2000, en recherche d’amour et de considération. Sauf qu’elle ne s’oriente pas forcément vers les bonnes personnes.
Même si Frears nous avait charmé avec l’admirable adaptation des Liaisons Dangereuses, il avait aussi échoué avec "Chéri". Alors en arrivant dans la salle, nous ne savions pas à quoi nous attendre.
Et finalement, nous ne sommes pas trop déçus car le scénario nous charme, l’absurdité de certaines situations nous fait rire et les acteurs nous immobilisent sur la chaise avec leurs jeux.
Je ne vais pas parler de la délicieuse Gemma Arterton car dans ce film son rôle est assez réducteur. Nous avons pu la voir dans d’autres rôles plus intéressants que celui-là.
Je vais plutôt parler de cette communauté d’acteurs formidables qui rendent ce village si « charmant ».  Roger Allam, joue ici le rôle d’un écrivain bobo ayant déjà gagné un certain nombre de récompenses littéraires et qui a transformé sa maison en « résidence d’auteurs ». Il est adultère, sarcastique et minable et pourtant il nous fait tellement rire. Jessica Barden et Charlotte Christie, deux jeunes collégiennes du village, sont véritablement attachantes par leur manière de vivre dans ce bled perdu. Quand elles parlent de leurs aspirations et l’amour pour leur idole elles nous donnent envie d’avoir de nouveau leur âge. Dominic Copper est extrêmement décalé dans sa manière d’aborder son personnage loufoque.
L’image est très soignée, et la mise en scène parfois très décalée. Prenez comme exemple la scène du premier baiser entre Tamara et Ben Sergeant : 2 personnages et des ustensiles de cuisine pour faire de la musique. Un son aussi intéressant qu’une casserole. Pourtant cette scène traduit très bien le manque de profondeur de ces 2 personnages.
Certains connaisseurs de la BD ne seront pas forcément d ‘accord avec cette adaptation et pour cause le manque de profondeur de certains personnages principaux qui, dans le film, sont burlesques.
Mais le plus important est que vous sortiez de la salle avec le sourire. Le sourire parce que vous aurez passé un bon moment et parce que vous aurez pu voir de belles images. Et pour moi, le cinéma doit nous permettre de nous évader. Or pendant 1h30 vous êtes dans un bled perdu d’Angleterre ou rien ne se passe (ou presque).
Par contre si vous avez envie d’approfondir cette expérience, allez chercher la BD. Et si vous avez envie d’un vrai humour noir anglais, aller voir « Petites meurtres à l’anglaise ».


dimanche 18 juillet 2010

Tournée et Paris quartier d'été


Paris se vide. Comme une pieuvre qui tend ses tentacules, Paris envoie ses habitants en vacances pour accueillir ses nombreux touristes. Il suffit d’aller dans la rue et regarder le nombre de gens qui ont une carte de Paris à la main, un appareil photo ou une caméra… Pourtant Paris démarre sa 21ème édition du festival  « Paris quartier d’été ».

« Depuis vingt ans maintenant, le festival a tenu son pari : rechercher avant tout la mixité, le croisement des cultures et des êtres, la conciliation de l’avant-garde et du populaire, avec une programmation où le monumental peut côtoyer le délicat, où de jeunes compagnies atypiques figurent au même titre que des artistes consacrés, où on peut jouer dans un musée comme dans un jardin de banlieue, dans des ors comme dans des usines. »
« Bouleversement aussi en matière de programmation artistique, avec un éclectisme fait d’équilibres soigneux, d’antagonismes réfléchis, de complémentarités. Des choix parfois intrépides et souvent précurseurs : faire entrer, dès 1992, les musiques tsiganes à l’opéra Garnier, puis l’année suivante, l’Afrique, avec un opéra de Youssou N’Dour, composé spécialement pour l’occasion. Imaginer un cinéma en plein air à la Villette, proposer des concerts classiques gratuits et à ciel ouvert pour y faire entendre de grandes œuvres du patrimoine, hors des modes et des conventions. »

Bon Festival à tous ceux qui passent leur été sur Paris !

Il y a plus de 2 semaines, Mathieu Amalric était l’invité de France Inter. C’était la première fois que je l’entendais parler de lui-même et de son amour pour son métier. J’ai trouvé très intéressant la manière dont il parlait de ses débuts. De cette époque où il était sur le plateau mais pas devant la caméra, plutôt derrière pour apprendre le métier. Cette époque où il a rencontré Otar Iosseliani, ce réalisateur géorgien des années 80. Je me rappelle qu’il disait qu’Otar dirigeait ses acteurs au sifflet. C'est-à-dire que le son était ajouté en post production et que ses acteurs étaient en train de compter lors des prises. Un sifflet et il faut prendre une cigarette, un autre sifflet et il faut l’allumer, encore un sifflet et il faut écraser la cigarette etc… Un peu comme Fellini et ses acteurs. Comme j’aurais aimé être née à cette époque où on pouvait encore apprendre ce métier sur le terrain…Le but de l’émission était de nous donner envie d’aller voir « Tournée » son dernier long métrage. Et à vrai dire, il m’a convaincu.
L’histoire est fortement inspirée par sa vie quotidienne. Elle raconte les déboires d’un producteur, Joachim, pour faire une tournée de strip-teaseuses «New Burlesque» à qui il a fait fantasmer la France… et surtout Paris. Et malgré les hôtels impersonnels, leur musique d’ascenseur et le manque d’argent, les show girls inventent un monde extravagant de fantaisie, de chaleur et de fête. Mais leur rêve d’achever la tournée en apothéose à Paris vole en éclats : la trahison d’un vieil «ami» fait perdre à Joachim la salle qui leur était promise.

Ce qui nous marque, dès le début est l’amour que Amalric porte à ses personnages. Il est fasciné par ses filles aux superbes rondeurs. Et à l’écran, ça se voit. Côté acteur, ils sont tous véritablement très bons. Les filles arrivent à nous transmettre toutes leurs émotions. Et Almaric met beaucoup de lui-même dans ce personnage de producteur fauché et mal dans sa peau. Déjà son nom n’est autre que celui de sa mère : Zand. Il ne voulait pas jouer ce rôle au départ. Mais peu à peu, il s’est rendu compte qu’il avait envie d’incarner ce personnage.  
La mise en scène méritait d’avoir le prix à Cannes car elle est très soignée : décors, lumières costumes et le cadre. L’image est presque une suite de photographies de moments volés.  Les scènes du show sont sublimissimes mais trop courtes.
Malheureusement, on s’ennuie. Le scénario n’est pas assez travaillé et ça manque de profondeur parfois. Surtout à la fin où l’histoire s’étouffe. Je m’attendais à une histoire de groupe, or parmi les filles seul un seul personnage est approfondi. Cette histoire est moins un film sur des strip-teaseuses burlesques américaines que le portrait d'un homme paumé. Or on s’attendait à un film sur ces sublimes filles qui nous charment à chaque plan.
Une scène que j’ai aimée ? D’une manière générale les scènes de show. Les filles sont extraordinaires. Elles m’ont donné envie de les voir en vrai.
En conclusion, allez voir ce film. Même si vous sortez un peu déçus, ça vaut le coup de voir ces filles.

vendredi 16 juillet 2010

Paul le Pulpe et Le Mec de la Tombe


J’en ai entendu parler…
Que Penelope Cruz s’est mariée avec Javier Bardem. Il paraît que son ex Tom Cruise lui aurait envoyé une lettre pour exprimer ses vœux de bonheur.
Que suite aux intempéries, les avions ont eu du mal à atterrir sur Paris hier. Il semblerait qu’il y a du monde coincé à l’étranger et que ces personnes ne peuvent pas rentrer sur Paris.
Que la cravate pourrait être un nid à microbes. Il semblerait que personne ne la lave ou l’emmène chez le teinturier… Et que le téléphone portable soit bien pire…
Que à l’Assemblée Nationale il y a des travaux en cours.
Que Paul Le Poulpe aurait pu être sujet d’un transfert « footballistique » dans un aquarium d’Espagne (le centre aquatique allemand aurait refusé le pactole promis).
Que dans la salle du Théâtre du Petit Saint Martin il y avait certains acteurs connus venus pour applaudir leurs amis voir « Le Mec de la tombe d’à côté ».
J’étais aller voir ce spectacle car une de mes amies avait adoré le livre écrit par Katarina Mazetti. Elle était curieuse de savoir ce que pouvait donner une adaptation sur scène de ce livre qu’elle avait dévoré.
L’histoire est celle d’une rencontre entre deux êtres très différents. Elle, bibliothécaire, lui  agriculteur. Elle aime l’opéra et le théâtre, lui, ses vaches. Mais malgré ces différences une passion naîtra…

« Elle vient régulièrement se recueillir sur la tombe de son mari, trop tôt enlevé par un malencontreux accident de vélo. Il vient fleurir la tombe de sa mère, emportée par un cancer. Elle est bibliothécaire, ne pense que culture et ne mange que bio, il est agriculteur, élève des vaches et n'imagine pas qu'on puisse lire "de son plein gré " ; l'apparence du mec de la tombe d'à côté agace la jeune femme autant que la tombe avec sa stèle tape-à-l'oeil... »

Selon les personnes qui ont eu la possibilité de lire le livre avant de voir la pièce, l’adaptation est très réussie. Pour cette fin de saison, une salle quasi pleine et face au public : Sophie Broustal et Marc Fayet . Autant Marc Fayet nous charme par son personnage si touchant que brut de fonderie, autant Sophie Broustal (Daphné) a du mal à nous emmener dans son univers. Due probablement à une direction d’acteurs moins précise ou peut être juste un personnage qui ne lui correspond pas tout à fait, Sophie surjoue par moments et même laisse intervenir des problèmes de texte. Marc Fayet excelle par sa manière de jouer « ici et maintenant », c'est-à-dire de nous faire croire que les phrases lui viennent à l’esprit au moment même où il joue, comme si le texte n’avait jamais été écrit. 
Sur la scène, une table, une chaise d’un côté, au milieu un lit énorme, et de l’autre côté un fauteuil accompagné d’un paravent. La mise en scène signée Panchika Velez est pauvre en images. La lumière n’est pas vraiment au service de la mise en scène même si quelquefois des effets pourraient être intéressants.
Mais malgré la pauvreté de la mise en scène, l’histoire et surtout le texte nous emportent. Les différences se creusent, la passion les dévore et l’amour les emporte. Nous entrons dans l’univers de cette rencontre improbable. Nous espérons une union possible entre les deux univers. On est finalement chez ces gens. Et on croit à leur histoire.
Nous avons passé une très belle soirée en compagnie de nos amis, une histoire sur les différences culturelles et des acteurs.
Si vous avez le temps avant la fin de cette saison, allez voir cette pièce. Elle mettra un peu de fantaisie dans votre journée.

mardi 13 juillet 2010

Twilight 3 "Hesitation"


Est-ce que je vous ai déjà parlé de ma première ride ? Cette espèce de ligne médiane qui traverse mon front et qui se creuse d’un jour à l’autre et qui me rend malade quand je la vois ; Certains (personnes après 30 ans) l’appellent «  ride d’expression » pour se rassurer. De mon côté, je pense qu’il s’agit d’une manière très futée de mieux faire avaler la pilule. .  « …ce n’est qu’une ride d’expression, voyons… » Ride d’expression ou autre il s’agit quand même d’un creux dans votre belle peau qui n’existait pas avant...Et en plus, vous êtes obligés de la repérer dès que vous vous regardez dans le miroir. Mais trouver l’excuse de l’expression pour dire que vous avez une ride ça fait , dans la tête des gens,  plus « naturel ».
Alors ride d’expression ou pas, je dois tartiner mon visage de potions de toute sorte, toutes plus chers les unes que les autres.

Et pour mieux creuser mes rides d’expression, je peux aussi rigoler de celles ou ceux qui sont comme moi…Par exemple, Robert Pattinson …Il en a  3… sur le front...de grosses… Ce n’est pas pour ça qu’on ne va pas le filmer en gros plan, tartiné de fond de teint blanc. Et ça m’a fait un bien fou de voir cet acteur jeune avec plus de rides que moi ! En plus ses rides passent à l’écran, aux yeux de tout le monde…J’étais aux anges samedi après-midi ..
J’étais seule pendant le week end et j’avais un large choix de films mais j’ai opté pour « Twilight 3 » pour la simple et bonne raison que je ne voulais pas infliger ce type de souffrance à mon copain. Il mérite plus que les torses nu à gogo et les phrases langoureuses de « je t’aime » et « je ne sais pas quoi faire ». Je pensais qu’il y aurait plus de monde dans la salle…eh bien il y avait en tout 15 personnes et parmi eux que 2 garçons. Alors qu’il parait que ce film fait un tabac dans les salles…
Comme toute saga qui a besoin d’une touche de fraîcheur, on change de réalisateur à chaque reprise. Pour « Hésitation » c’est David Slade qui s’y colle. Avec son expérience de « 30 jours de nuit » il pouvait bien mettre en images et dramatiser la genèse de l’histoire de l’armée de nouveaux nés de Seattle. L’idée de ce nouveau chapitre est de prendre les mêmes personnages et d’aller plus loin.
Victoria aidée par une armée de nouveaux nés revient pour venger son amour perdu. Malgré leur haine ancestrale, les Cullen et les Quileutes vont devoir  s'associer pour combattre cette armée. Bella se trouve face à un choix : son amour pour Edward et son amitié pour Jacob. 

Côté différence film/livre il n’y a pas grand-chose à dire. Pour cet épisode en particulier le film est assez fidèle au livre sauf pour la mise  en premier plan de l’histoire de l’armée de Seattle. Les grands points communs restent : la relation père fille, l’histoire d’amour, le choix et le passé de certains vampires. L’histoire est racontée d’une manière très fluide, les effets spéciaux sont plus ou moins à la hauteur. Il y a de l’action et de l’amour, des torses nus et des biceps mis en avant. (ça peut jouer sur votre choix de film !). De manière plus générale, les personnages ont une certaine profondeur dans le livre alors que dans le film ils sont très superficiels.
Robert Pattinson toujours aussi présent et aussi brillant de milles feux. Il a récemment été considéré par la chaîne « E !Tv» le vampire le plus sexy du moment en devançant Brad Pitt et Tom Cruise de mon époque. Les 2 vampires de « True Blood » faisait aussi partie de ce classement.
Le personnage de Bella est toujours aussi chiant à l’écran. Dans le livre le personnage est beaucoup plus abouti, il a une certaine profondeur et candeur. Alors que Kristen Stewart joue de la même manière peu importe les situations : très affectée, ténébreuse…on dirait qu’elle porte sur ses épaules tout le mal du monde…même quand elle mange. J’ai eu du mal.
Je ne vais pas vous parler du torse de Tayler Lunter alors que je l’ai déjà cité maintes fois.
Ce qui me dérange c’est que dans le livre les personnages avaient une vie plus variée que s’exhiber en torse nu et anônner des « je t’aime moi non plus ». Or les films sonnent faux. Tout est basé sur la beauté des acteurs. Ils n’ont presque pas de répliques ou quand il en ont une elle fait pas long feu. Mêmes dans les scènes où il y a un vrai enjeux, les dialogues sont mal écrits et on reste plus sur le visage d’un tel ou de tel beau gosse que sur ce qu’il a à nous dire…
Quant au décor il est magnifique. Heureusement que la majorité des scènes sont en extérieur sinon ça aurait été super chiant. Comme d’habitude, dans ce type de film très grand public ce n’est pas la qualité qui compte mais la quantité des effets spéciaux. Et il y a quelques ratés. Seules les images dans le champ de fleurs entre Bella et Edward m’ont marqué par leur simplicité et leur beauté.
Pour les fans du livre, je vous recommande d’aller en toute confiance, vous allez aimer. Pour le reste du monde, à éviter !
Ou bien lire le livre avant d’y aller. De cette manière vous allez tomber amoureux du concept et vous allez moins voir le côté « niais ».

lundi 12 juillet 2010

Petits meurtres à l'anglaise


J’adore les smoothies. C’est très à la mode d’en siroter. Peu importe le parfum, nous l’apprécions pour sa fraîcheur. Nous avons acheté un Blender Philips pour pouvoir profiter à toute heure de ce délicieux mélange de fruits, glace, lait ou yoghourt. Malheureusement je ne peux pas mettre plus de 5 glaçons sinon mon blender crame, mais je suis assez contente de la fraîcheur de mes smoothies. Toute heureuse que j’étais de pouvoir passer un week-end seule (car mon copain travaillait), je me suis permis quelques plaisirs gourmands en dehors de la maison. Après la séance de ciné je suis allée chez Hippopotamus. Je me suis mise en terrasse avec un bon bouquin et j’ai voulu siroter leur smoothie. En apparence c’en était bien un, mais une fois porté aux lèvres, le goût ne vous ment pas. J’ai eu le droit à de l’eau avec des glaçons et du sirop, extrêmement sucré .Il n’y avait ni lait ni yoghourt. De l’eau. De l’eau et plusieurs glaçons pour augmenter le volume de la chose. Comme quoi, ce n’est pas parce que vous commandez un smoothie que vous allez en avoir un.
Et comme je ne pouvais pas faire comme dans « Petits meurtres à l’anglaise »  j’ai payé ma note et je suis rentrée à la maison pour me faire un vrai smoothie. Etalée sur ma chilienne, un bon bouquin à la main et un véritable verre de smoothie
Même si je ne vous recommande pas de prendre cette boisson chez Hippopotamus, je vous recommande fortement de voir « Wild Target » réalisé par Jonathan Lynn. Le réalisateur de « Mon voisin le tueur » revient avec une comédie so british, un remake du film de Pierre Salvadori.
Victor, un assassin solitaire, vit pour continuer la tradition familiale et donner ainsi satisfaction à sa mère Louisa. Ce tueur professionnel quinquagénaire va voir sa vie bouleversée par une femme qu'il est censé tuer : Rose. Il épargne sa vie et obtient inopinément un jeune apprenti dans le processus, Tony.

A l’affiche un casting très original : Bill Nighy qu’on avait déjà pu remarquer dans « Good Morning England » , Emily Blunt qui nous charme par sa beauté et Ruper Grint très bien connu pour son rôle dans « Harry Potter ».
Si Ruper Grint a du mal à nous faire oublier son rôle de Ron, Bill Nighy est une véritable révélation. Son challenge est de jouer un personnage si coincé  et si vieux jeux tout en lui apportant une touche d’humour. Par sa mimique très précise et sa tenue il arrive à nous faire rire dans toutes les situations.
Emily Blunt est très touchante par sa façon « femme caméléon kleptomane», délicieuse et craquante.  Ce personnage lui colle à la peau. Pourtant le couple Blunt-Nighy n’était pas très évident au premier regard du à la différence d’âge et d’école. Mais les comédiens arrivent à le rendre crédible et même souhaitable.
Le scénario est très simple mais l’histoire est très bien soutenue par le jeu d’acteur. Des séquences courtes accumulant les gags et les quiproquos, jeux de mots et gaffes sont au rendez-vous tout au long du film.
L’humour est bien présent dès la première scène. Remarquez la finesse d’esprit de dialogues et le décalage crée par les situations.
La mise en scène est très bien construite. Les costumes de Blunt nous font rêver. Toute en couleurs, elle n’arrête pas de nous éblouir avec ses tenues. Prenez comme exemple la scène de la poursuite dans le marché : ce personnage n’arrête pas de changer de costume dans un long travelling.
Le dosage du rythme entre l’humour, l’action et les rebondissements est très réussi. A aucun moment on n’est dans le vulgaire, ce qui aurait très bien pu arriver. On ne s’ennuie pas pendant l’heure et demie que dure le film.
Une scène qui m’a marquée : celle du lendemain de l’anniversaire. Après une nuit d’amour, Rose découvre la véritable identité de son partenaire. Admirez les jeux de mots et « la couleur »  apportée par Victor.
 Par contre je vous recommande fortement d’aller le voir en VO pour bénéficier pleinement du charme british.

Au lieu de prendre un smoothie pour vous rafraîchir, venez dans les salles de ciné pour voir ce film.

mardi 6 juillet 2010

Le gout des pépins de pomme


Il y a 33 ans, ma mère qui avait elle-même 33 ans me souhaitait la bienvenue dans ce monde. 33 ans de rires, de pleurs, de chagrins, de coups de cœur, de déceptions et d’amour. 33 ans de rencontres : de gens fabuleux, d’êtres mystérieux, de destins hors du commun. 
J’ai choisi mon anniversaire pour parler du premier roman de Katarina Hagena ."Le goût des pépins de pomme".  Ce roman a attiré mon attention dès que je l’ai vu. Quelque chose dans la couverture m’a interpellé. Le choix des couleurs, la forme du livre qui me rappelle l’esprit allemand et en même temps la peinture de la cuisine de ma grand-mère.
Il s’agit d’un très beau roman sur l’oubli et les souvenirs d’enfance. Une belle écriture, des descriptions imagées et une traduction sur mesure faite par Bernard Kreiss.  Pour ma part, je suis dégoûtée de ne pas pouvoir lire ce roman en version originale. D’autres lecteurs le feront peut-être.
Nous sommes face à 3 générations de femmes dont les destins se croisent dans une maison de campagne au nord de l’Allemagne.
A la mort de Bertha, Iris hérite de la maison de sa grand-mère et doit décider en quelques jours de ce qu’elle va en faire. Le temps de la réflexion elle fait revivre ses souvenirs encore très présents de sa jeunesse. Entre destins tragiques, humour, et surtout histoires de pommes, l’auteur nous plonge dans une très belle histoire d’amour, de femmes et de liens familiaux.  

« En quête de cornichons au vinaigre, ma mère est tombée un jour sur un bocal de 1945 contenant les premières larmes d’après guerre. Elle en a fait cadeau à l’Association pour la sauvegarde des moulins, et lorsque je lui ai demandé pourquoi elle donnait de la délicieuse gelée de grand-mère à un écomusée, elle a déclaré que les larmes contenus dans le bocal étaient trop amères »
Dans cette maison, nous faisons connaissance d’abord avec Bertha et sa sœur Anna.

« Anna aimait les boscops, Bertha les cox orange. En automne les chevelures de deux sœurs exhalaient un parfum de pommes, leurs vêtements et leurs mains également »

L’histoire d’Ana marque une première tragédie dans l’histoire de cette famille car chaque génération de locataires de cette maison va perdre d’une manière tragique un de ses proches.

« Tante Anna est morte à seize ans d’une pneumonie qui n’a pas guéri parce que la malade avait le cœur brisé et qu’on ne connaissait pas encore la pénicilline. La mort survint un jour de juillet, en fin d’après-midi. Et l’instant d’après, quand Bertha, la sœur cadette d’Anna, se précipita en larmes dans le jardin, elle constata qu’avec le dernier souffle rauque d’Anna, toutes les groseilles rouges étaient devenues blanches. »

 Puis viennent les trois filles que Bertha a eues avec Hinnerk Lünschen : Inga, Harriet et Christa.
Si Inga est porteuse d’électricité, car née un jour d’orage, Harriet nous marque par ses excentricités. Christa est la préférée d’Hinnerk et de ce fait la mal aimée de ses sœurs. 

« Des trois filles , Harriet était la seule à frayer avec les garçons. Christa était trop timide. Inga avait des soupirants, mais ils ne faisaient que la regarder et ne se risquaient pas non plus. »

Si l’histoire de Rosemarie la cousine d’Iris est introduite dès les premières pages, celle de Mira, sa meilleure copine n’est dévoilée qu’à la fin du livre.
Au fur et à mesure qu’on ouvre les différentes portes, les souvenirs affluent et  l’histoire de ces femmes est revisitée dans un ordre aléatoire.
Les hommes ne sont pas absents mais moins présents dans la narration. Leur rôle est celui des personnages qui font avancer l’histoire. Ils sont là, comme pour marquer par leur présence une époque.
A présent Bertha, complètement sénile, meurt et laisse une drôle de mission à sa petite fille. A présent, le petit frère de Mira fait vibrer le cœur d’Iris. A présent le vieux jardinier avoue être le père d’Inga. A présent, les secrets de famille font surface se font nombreux, se croisent pour créer cette merveilleuse histoire.
Et si Iris décidait de donner une nouvelle vie à cette maison. Et si les pommes pouvaient continuer de tomber dans le jardin de son enfance ?

« J’en déduis que l’oubli n’est pas seulement une forme du souvenir, mais que le souvenir est aussi une forme de l’oubli »

N’hésitez pas à acheter ce livre. Malgré la lenteur du début, il se lit très facilement et nous sommes vite plongés dans les souvenirs que cette maison enferme.
Pourquoi j’ai tant aimé ce livre ? Car il fait appel à mes propres souvenirs d’enfance… Il me plonge dans cette maison que je n’ai pas eu la chance d’hériter, dans cet univers perdu où ma grand-mère était la reine et ma mère une princesse.