lundi 13 décembre 2010

Nowhere Boy


Depuis que j’ai découvert Aaron Johnson dans Kick Ass j’ai eu envie de voir ce jeune papa de 20 ans dans d’autres rôles qu’un pseudo héro déguisé.
En plus l’histoire semblait être intéressante : retracer le destin d’une légende avant la célébrité. Un scénario très à la mode qui trouve son public (ex : Chanel avant Chanel et d’autres histoires semblants).
Sam Taylor-Wood se donne comme contrainte de nous montrer le cercle familial de celui qui a marqué plus d’une génération avec Imagine et de nous dévoiler la genèse d’un génie. Un personnage dont son histoire familiale a marqué son destin à jamais. Le point de vue choisi est celui d’un garçon qui grandit entouré d’un secret de famille. C’est sa tante Mimi qui a pris en charge son éducation jusqu’à l’adolescence, quand il retrouve sa vraie mère Julia. Marqué par ces liens familiaux compliqués, il découvre le rock’n roll grâce à ce secret qui déchire à jamais les deux figures féminines de sa vie.

Sam Taylor Wood nous donne une version très féminine de l’histoire de ce personnage. On peut remarquer à travers un cadre très soigné, de costumes hauts en couleurs et un jeu d’acteurs remarquable, une manière féminine de mise en images. Il s’agit d’un film très esthétique joué brillamment par les personnages principaux : Aaron Johnson, Christine Scott Thomas et surtout Anne Marie Duff. Deux personnages sublimes se déchirent : Christine Scott Thomas qui interprète Mimi, la tante qui a du mal à exprimer ses sentiments. Face à elle Anne Marie Duff aussi spontanée que touchante quand il s’agit de jouer une scène de conflit face à sa sœur.
Nous sommes face à un triangle familial qui se dévoile petit à petit. Je trouve très intéressant la manière dont les relations se tissent entre les personnages. La manière dont ils véhiculent la relation d’amour qui les unit et réunit.
Il y a une image absolument magnifique qui traduit tout l’histoire de ce film, celle de la soirée d’anniversaire. Mimi habillée en noir est assise sur le fauteuil du salon face à la caméra alors que dans le couloir, Julia habillée en rouge est à genoux de dos.
Mais malgré l’esthétisme des images, la belle réalisation et les acteurs magnifiques, je suis restée en dehors du film. Ce film ne m’a pas emporté une seule fois. Le véritable problème est son histoire. Pourquoi faire un film sur la jeunesse de John Lennon alors qu’on ne parle quasi pas de lui et de la passion pour la musique mais de sa relation avec les femmes de sa vie. Sa relation avec la musique et son génie des paroles, n’est quasi pas traitée. Dans le film sa passion pour la musique est traitée via la relation avec sa mère.
Je ne suis pas experte en Beatles, mais passer de Quarrymen aux  Beatles n’est pas expliqué. Il y a comme une ellipse à la fin du film et rien ne nous raconte comment il est arrivé à Hambourg et comment il est devenu celui qu’il a été.
Durant toute la longueur du film je me suis posée la question : quel est le but de ce film ? Pour moi c’est l’histoire de deux femmes qui se déchirent pour un secret de famille et pas l’histoire de John Lennon et sa jeunesse. Pourquoi John Lennon alors que cette histoire aurait pu être celle de n’importe qui d’autre ? 
De même, pour un film qui parle de la genèse d’un idole de toute une génération, la bande son est tellement pauvre. Pauvre par la présence, voire absence, que par la consistance.
Bref, pour les étudiants en théâtre ou cinéma, ça vaut le coup de voir la mise en scène et le travail sur le cadre. Pour les amateurs de bon cinéma, il vaut mieux chercher un autre film.

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