lundi 20 septembre 2010

The Cat the Reverand and the Slave


Soleil sur Paris. Quand j’étais petite je disais toujours « faudra mettre les rayons de soleil dans un sac et l’ouvrir en hiver ». C’est un peu la même chose aujourd’hui. Il faut beau, chaud et on est fin septembre. Combien de jours pareils nous aurons encore la chance de rencontrer jusqu’en hiver ? De plus, nous avons un large choix d’activités culturelles en ce week end de portes ouvertes du patrimoine.
Après s’être rendus à l’Hôtel de Béhague, nous sommes passés dans le quartier de Saint Michel pour soutenir un projet assez particulier. Il s’agit d’un documentaire qui a comme but de nous montrer le quotidien de ces hommes et femmes accros à Second Life.
C’est quoi Second Life ? Un univers virtuel en 3D lancé en 2003, où tout adulte peut incarner des personnages virtuels dans un monde crée par eux-mêmes. Si vous voulez, une sorte de vie parallèle et virtuelle que vous choisissez.
Comme nous savions que ce projet a eu du mal à trouver une salle de projection à Paris, et que sans les 1000 entrées faites en 1 semaine il sera déprogrammé, nous nous sommes rendus au Cinéma Reflet Medicis.
Alain Della Negra et Kaori Kinoshita, les réalisateurs de The Cat, the Reverend and the Slave expliquent pour Allociné l’origine de ce documentaire particulier : "Nous voulions faire un film sur le rapport qu’entretient le joueur avec son avatar. Nous avions l’idée d’un film d’anticipation. Nos vies futures se joueront peut-être sur des mondes du type de "Second Life", sur des plateformes de jeux vidéo. Déjà, aujourd’hui, nous avons tous des identités online, un avatar, un pseudo, un compte sur un réseau social..."
The Cat, the Reverand and the Slave n’est autre qu’un regard sur l’Amérique d’aujourd’hui. Nous avons devant nous des gens en surpoids, pour ne pas dire obèses, qui passent leur temps libre sur Internet dans un réseau social qui leur permet peut-être de s’épanouir d’une certaine façon. Que trouvent-ils dans ce monde virtuel ? Des rencontres, des amitiés, du sexe.
Dans un premier temps nous sommes face à une atmosphère bizarre. Tout ce monde qui parle et vit pour Second Life. Prenons l’exemple de ce premier couple qui s’est rencontré grâce à ce jeu. Il sont en train de se disputer dans la vie de tous les jours parce que lui a une agence d’escorte dans Second Life. C’est terrible de voir ces gens qui ramènent des problèmes virtuels dans leur quotidien comme si cette frontière entre le réel et virtuel n’existait plus. Il s’agit d’aller sur un réseau social pour se désocialiser finalement. Pour se parler, ces gens vont aller sur Second Life alors qu’ils habitent dans la même maison, ou bien voisins. De même pour le sexe. Ils préfèrent le sexe virtuel, pourtant ils vivent dans la même maison. Autre cas, celui de Kris qui est un maître goréen.  Il contrôle la vie sexuelle de ses esclaves depuis sa chambre... No comment.
Le pire, est peut-être de voir ce prêtre dans Second Life qui n’a pas de compétence particulière pour prêcher au nom de Dieu quelque soit la religion, mais qui le fait pour de bon. Le pire n’est pas qu’il le fait mais qu’on y croit.
La séquence la plus amusante, celle qui fait rire tout le monde est liée aux furrys. Les membres de cette communauté sont persuadés qu’ils sont des animaux et ils se comportent comme tel dans la vie de tous les jours. Parfois une queue qui sort d’un pantalon, parfois des oreilles de chat ou bien un costume entier d’antilope. Par exemple Markus est persuadé d’être un chat car il est hyperactif. Malgré son surpoids il croit qu’il a la souplesse de cet animal.
La partie finale du documentaire est intéressante car elle ramène un élément plus réel. Il s’agit d’une séquence dans ce qu’on appelle le « Burning Man », une sorte de cité nomade en plein désert du Nevada. Vous pouvez tout abandonner pour venir vivre d’amour et « d’eau fraîche » et participer ainsi au développement de cette cité qui se veut artistique. Grâce à Second Life cette cité a eu une nouvelle vie. Et elle ne cesse de s’accroître.

La force de ce documentaire n’est pas dans la réalisation ou dans sa manière de traiter le sujet mais dans son message global. Pour moi, c’est une sonnette d’alarme pour l’avenir de nos enfants.
Nous y échapperons peut-être en partie, mais nos enfants vont connaître ce type de vie virtuelle. Et je plains ceux qui ont besoin d’un avatar pour s’épanouir.
Et si un jour nous n’avions plus besoin de sortir de chez nous pour rencontrer des gens et parler ? Et si un jour vivre voulait dire rester connecté devant un ordinateur ?

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