mardi 25 janvier 2011

Rencontre avec John Irving

Si vous passez devant la librairie Milles Pages de Vincennes, vous allez voir une grande affiche annonçant un invité de qualité, grisonnant mais au regard sombre : John Irving.

Pour la sortie de son dernier livre : « Dernière Nuit à Twisted River » paru le 21 janvier aux éditions Seuil, il sera présent ce jeudi 27 janvier pour une rencontre exclusive avec ses lecteurs.
Cet auteur qui n’a pas fini de nous faire aimer le roman fleuve revient avec un thème qui lui tient à cœur : la peur de perdre un être cher. La dernière histoire qu’il nous livre avec ce texte est celle d’un cuisinier dont le fils tue accidentellement sa maîtresse. Poursuivi durant toute son existence par le shérif local, le fils soignera ses blessures en devenant écrivain. 


En cherchant quelques détails sur Internet, je suis tombée sur une interview assez complète dans laquelle Irving déclare : « J’écris sur ce dont j’ai peur. ». 
Je trouve très juste sa vision de voir les choses et je vous recommande vivement de lire cette interview qui parle des personnages, de sa vie d’écrivain et de son point de vue sur la littérature contemporaine.
En attendant, rendez-vous chez Milles Pages le 27 janvier à 19H.

dimanche 16 janvier 2011

Mariage


Est-ce que le mariage fait partie du patrimoine culturel d’un pays ?
Plus je m’avance dans l’organisation du mien (quoi je ne vous ai pas encore dit que je vais me marier…), plus je me rends compte que cette cérémonie est un vrai patrimoine culturel et surtout un vrai acte de transmission entre générations.
Alors je rembobine et je vous raconte mes déboires. Tout commence par une belle, mais alors très belle demande en mariage : bague, repas surprise, demande et réponse (un peu tardive car beaucoup d’émotion au rendez-vous). Du coup, annonce aux deux familles, larmes à en déchirer les mouchoirs, coups de téléphone interminables avec les copines, collègues et autres ami(e)s.
Mais le cauchemar ne vient que commencer. Car voilà l’équation compliquée : moi orthodoxe, lui catholique. Moi roumaine, lui français. Et pour couronner le tout, faudra faire deux mariages pour contenter tout le monde. Un vrai casse-tête !
Et voilà, ce week end nous avons commencé à nous lancer dans ce projet. Et ce n’est pas chose facile. Car il faut penser à tout : cérémonie, mairie, robe, chaussures, coiffure, témoins, etc…
Heureusement les familles et les amis sont là pour nous guider.
Comme ce n’est qu’une fois dans la vie que vous organisez une chose pareille (il vaut mieux pour vous que ça soit juste une fois !), vous n’avez pas la science infuse. Il vaut mieux s’inspirer de ce que les autres ont fait ou bien demander conseil aux anciens, qui sont passés par là…
Comme nous n’avons pas de date et que nous ne savons pas comment nous y prendre j’ai demandé à ma copine Pascale, qui a marié récemment sa fille, comment faire : d’abord la mairie et après la salle ? Ou bien je tire au sort et je vois qui gagne ?
Première chose: retenir une salle, la mairie ce n’est pas un problème ! C’est la réservation de la salle qui va vous donner la date de mariage !
…. Evidemment ! Une salle ! Mais laquelle et où ? Nous voilà donc sur le site de 1001 salles pour chercher notre bonheur ! Et finalement, « les goûts et les couleurs » nous aident à choisir… Nous avons réussi à choisir 5 ou 6 salles à visiter !
Et puis mon futur mari à trouvé un site extraordinaire que j’ai envie de partager avec vous celui de Mariage.fr qui vous donne une bonne fourchette de prix pour votre budget ! Du coup vous évitez la crise cardiaque ! Vous savez à quoi vous attendre !

Toute contente j’appelle ma mère pour lui dire que nous avons les choses en main. Et là…elle m’annonce que je ne pourrais pas mettre 2 fois la même robe de mariée « j’ai parlé avec le prêtre, ça ne se fait pas, ça ne porte pas bonheur ! » … 
En même temps elle me demande si j’ai bien prévu tous les rituels roumains pour le jour du mariage…héhé j’avais oublié ce détail !! 
Chose importante : est-ce qu’en France on mange aussi bien qu’en Roumanie ? Car la bouffe pour le roumain est chose primordiale après le passage du communisme. La nouvelle annonçant que la cuisine française est inscrite au patrimoine de l’UNESCO n’est pas encore arrivée chez ma mère.
Et puis, la piste de danse…n’oublie pas de faire danser les gens…as-tu prévu un bon vieux rock?
En conclusion j’ai encore plus de questions que de réponses…mais je ne décourage pas…Nous allons y arriver.
Qu’est-ce que je vous disais ? Le mariage est bien une question de culture et de transmission….

mercredi 12 janvier 2011

La carte et le territoire

Afin de pas passer pour "celle qui ne l'a pas encore lu" j'ai demandé à mon homme de me résumer en quelques lignes son ressenti à propos de ce livre. C'est mieux quand quelqu'un d'autre travaille à votre place.



Je dois bien l’avouer, j’ai longtemps boudé Houellebecq. Peut-être par anti-conformisme… Ou bien en tant que réactionnaire bêta qui se méfie de ces « nouveaux auteurs à la plume sulfureuse ». Je m’en rends compte maintenant, mais cette posture ne m’en rendait pas plus intelligent.
Ne voulant pas passer pour un idiot (comme dit le proverbe), en particulier pour mon amour propre, je me suis donc lancé à brides abattues dans la prose houellebeckienne.
Plateforme, La Possibilité d’une île et La Carte et le Territoire ont été englouti en moins d’un mois.
Le livre dont il sera question ici est le dernier né, le prix Goncourt 2010 : La Carte et le Territoire.

Jed Martin est un artiste touche-à-tout dont la cote ne cesse d’augmenter. Ses relations avec son père, ses amours avec Olga, la rencontre avec l’écrivain Michel Houellebeck, composent le récit de ce nouveau livre.

« J’ai voulu faire un roman qui se lit bien, qui coule de bout en bout. » c’est ce qu’affirme à peu de chose près Michel Houellebeck dans les quelques interviews qu’il a donné.

En effet, on remarque très vite que Houellebeck s’est singulièrement assagi dans La Carte et le Territoire. Le style sulfureux de Plateforme ou de La Possibilité d’une île, où la narration crue d’une sexualité débridée en avait débouté plus d’un, laisse ici la place à un style plus classique.
Néanmoins il ne s’est pas vendu pour autant. Son côté acerbe, pinçant avec une pointe de cynisme, n’a pas été banni. Le côté réac’ des premiers livres qui visait principalement à la provoc’ s’estompant réellement, ne reste plus que quelques propos à visée plus drolatiques que provocants, dont certains sont d’ailleurs un régal prosaïque.

Sur le fond, il faut avouer que La Carte et le Territoire joue sur un mode plus intellectuel que les précédents livres : le monde de l’art en proie à celui de la finance. Une sorte d’amour à mort peu flatteur. La première partie du livre qui développe ce thème est vraiment bien, car justement le propos n’est pas assommant, il peut en effet se comprendre à différents niveaux.
Par contre, la seconde partie qui tourne plus autour de l’enquête policière me semble bien plus faible. Houellebeck n’est pas à l’aise avec ce genre, et sans vraiment essayer de la détourner ou de se l’approprier, l’intrigue est peu intéressante, et ce qui en découle de même.

On peut quand même dire que ce prix Goncourt pour La Carte et le Territoire n’est pas immérité, mais ne figure pas en tête du classement des Houellebeck (du moins selon moi).

dimanche 9 janvier 2011

Somewhere


Je commence cette nouvelle année avec beaucoup de résolutions. Je ne sais pas si dans tous les pays du monde on parle de ce concept mais en tout cas en Roumanie comme en France nous débutons l’année par « les bonnes résolutions ». 
Qu’est ce qu’une résolution ?
Un désir d’améliorer sa qualité de vie personnelle ou professionnelle par certaines actions.
Le but n’étant pas forcément que ces souhaits se réalisent, il est très facile de se trouver un certain nombre de résolutions. Certains vont dire par exemple : j’arrête de fumer mais quelques semaines après ils oublient. D’autres vont dire : je vais dire « non » plus souvent à mon chef, chose qu’il vont faire une fois et compte tenu des conséquences qui en découlent (en particulier par le jugement négatif de leur comportement) ils arrêteront de suite en vue d’une promotion. Il y en a qui fixent la barre plus haut : cette année je vais faire un régime, et ils y arrivent. Malheureusement quelques temps après avoir perdu les kilos de trop on les reprend et ainsi de suite… Voyez, c’est facile de se trouver de bonnes résolutions !
 
Mes résolutions, pour ce début d’année : faire des films, écrire mes chroniques régulièrement, animer mes émissions radio ! Rendez vous l’année prochaine !

Sinon, une autre résolution : ne plus jamais aller voir un film de Sofia Coppola. On me l’a vivement déconseillé, mais je me suis obstinée au point que j’ai emmené mon homme et une copine le voir. Pour ceux qui ont raté les multiples films publicitaires et tout le tam tam qui a été fait pour la sortie de ce film sachez qu’il a gagné quand même Le Lion d'Or lors de la Mostra de Venise en 2010. La récompense a été attribuée par Tarantino lui-même, président du jury de ce festival. D’ailleurs les mauvaises langues se sont permises de dire que ce prix n’est autre qu’un cadeau d’un homme anciennement amoureux à son ex.  Vous avez compris que je parle de Somewhere, le dernier film de Sofia Coppola. La réalisatrice de Marie-Antoinette porte un regard inutile mais coûteux sur la vie monotone d’un acteur de cinéma au sommet de sa gloire, qui arrive à passer quelques jours inoubliables en présence de sa fille. Stephen Dorff a été choisi pour interpréter ce rôle, qui décrit en quelque sorte celui du père de Sofia, le célèbre Francis Ford.
Dès le premier plan vous êtes dans le contexte du film : ennuyeux, long et surtout inutile. Autant dire qu’il n’y a pas grand-chose à raconter, à part peut-être vous dire que la petite Elle Fanning, qui n’est autre que la sœur de Dakota,  est absolument touchante. Mais même avec un talent pareil, Sofia n’arrive pas à nous impliquer dans le sujet. Nous sommes face à un personnage seul, abandonné mais célèbre, qui n’a qu’une seule envie, celle de baiser tout ce qui bouge. Les plans sont longs, sans raison d’être, les dialogues sont absents et heureusement car quand il y en a, ce n’est pour rien dire. Pourtant, quelques scènes sont comme des pépites mais Sofia n’arrive pas à leur accorder de la valeur.
Je pense tout comme mon amie qui m’a dit à la sortie du film «  Le même film sur un dépressif qui arrive à passer quelques jours de bonheur aurait eu un intérêt cinématographique».
De mon point de vue : Vous prenez Lost in Translation et vous remplacez le lieu et le métier du personnage et vous avez exactement Somewhere. Le problème est que Lost in Translation avait un intérêt cinématographique et même culturel par le décalage culturel qui était décrit.
Sur ce, je me pose encore une fois la question : comment aider les nouveaux cinéastes qui ont besoin de financement pour réaliser des films de qualité au lieu de payer des films aussi inutiles que celui-ci ?
Si vous avez la réponse, merci de me la donner, ça m’intéresse