lundi 28 juin 2010

Agence Tous Risques, Solidays et Sonisphere


Dimanche après-midi à Vincennes. Pique-nique improvisé pour fêter l’anniversaire d’une amie. La queue pour rentrer dans le Parc Floral étant trop longue, nous avons décidé de rester à l’ombre devant l’entrée. Finalement nous n’étions pas si mal placés. Chips, salades diverses, saucisson, pain, salade de fruits, Trivial Poursuit et une bonne partie de pétanque. Le menu d’un dimanche entre amis réussi.



Dimanche à l’Hippodrome de Longchamp le Festival Solidays continuait. A l’affiche, entre autres, -M-, Olivia Ruiz, Diam’s, BB Brunes. 3 jours de concert pour aider à combattre le SIDA à seulement 50 euros (pass pour 3 jours). Ce dimanche le Festival annonçait complet.

Dimanche à 2000 km de Paris, Festival Sonisphere, 3 jours de métal à Bucarest. Au programme 13 artistes parmi lesquels : Metallica, Megadeth, Slayer, Rammstein, Alice in Chain, Manowar. Le prix entre 100 et 200 euros pour les 3 jours de concert.

Mercredi, après le travail, une séance de « Agence Tous Risques ». Pas eu le temps de faire une chronique. Je la fais maintenant.
Un bon remake de la série qui a marquée son époque. Pour ne pas s’égarer de l’original l’histoire raconte la rencontre et les débuts de l’Agence. Quatre hommes, autrefois membres respectés d’une unité d’élite de l’armée, sont chargés d’une mission top secret destinée à les piéger. Cette mission les conduit en prison pour un crime qu’ils n’ont pas commis. Afin de blanchir leurs noms ils décident de retrouver les vrais coupables.
John Carnahan réunit à l’affiche Liam Neeson, Bradley Cooper, Quinton Rampage Jackson, Sharlto Copley et la belle Jessica Biel (la copine de Justin Timberlake pour les connaisseurs). C’était un pari risqué pour Carnahan car cette série a bercé l’enfance de nombreuses personnes dans le monde entier.
L’avantage de ce film est que même si vous ne connaissez pas la série vous pouvez suivre l’action. La genèse de "l’Agence" est très bien expliquée : la rencontre des personnages, la phobie de Barracuda, etc.
Malgré le nombre assez impressionnant d’explosions en tous genre et des actions quasi irréalistes, ce film garde l’esprit et l’atmosphère de la série. Les dialogues sont marrants, les personnages sont très attachants, l’histoire est très bien rythmée. Il y a de l’action, de l’humour et de l’amour. Le final est un peu too much mais nous sommes tellement dans l’ambiance du film que ça passe. Un petit bémol pour Jessica Biel. Pas toujours très juste et un peu fade. Le film pouvait se passer largement de ce personnage mais bon, il fallait une conquête pour « Futé ».
 En l’espace d’une heure et demie vous êtes complètement dépaysés. Ce film est un antidote à une mauvaise journée
La scène qui m’a fait le plus rire ? Celle de la partie de pêche dans le lac où  atterrit un tank, suivi de la fameuse réplique « Which way to Berlin ? ».
Et si vous restez jusqu’à la fin du générique, vous allez voir une scène cachée pour faire durer le plaisir.
C’est très à la mode d’avoir ce genre de scène à la fin du générique. Une bonne partie des films sortis cette année ont une scène cachée. Je ne sais pas pourquoi. Qu’est ce que ça apporte ?
En tout cas, pour ce film cette scène est complètement inutile. Mais c’est drôle. Il s’agit de Futé qui va faire ses UV. Et Looping qui fait peur aux Hôpitaux Psychiatriques par sa résistance aux chocs électriques.
Si vous cherchez à vous détendre et à rire car vous êtes trop stressé, aller voir "l’Agence Tous Risques" sans aucune hésitation.

dimanche 27 juin 2010

Kiss and Kill et La FNAC

Enfin trempé de sueur par le soleil de Paris. On n’y croyait plus. Mais c’est arrivé. Et que faire de mieux par ce merveilleux temps que de s’enfermer à la « Fnac » après une séance de cinéma. A la base nous y sommes allés pour acheter « Dracula » de B. Stocker vu que cet été nous irons visiter son château. Comme nous avions une petite faim, nous avons pris un café frappé et un cake à la Cafétéria de la Fnac. Voilà une bonne idée pour faire vendre. En même temps que nous sirotions le délicieux café frappé, nous avons lu quelques lignes, regardé un peu les gens autour et même reposé nos pieds. J’ai déjà essayé auparavant le concept et j’avoue que j’adhère complètement. Si vous avez envie d’ouvrir le bouquin que vous hésitez à acheter, dans cet espace vous avez le temps de vous rendre compte si ça vaut la peine de l’acheter ou pas. (même finir une BD pour les amateurs) A la sortie il y avait un monde fou aux caisses. De gens aigris d’attendre aussi longtemps, de gens plongés dans leurs pensées, de gens pressés d’aller manger. Jusqu’au moment où cette annonce a été faite :
« La personne qui cherchait Trop intelligent pour être heureux est attendue au rayon Art et… »
Cette personne qui cherchait ce livre nous a tous fait rire. Tout le monde s’est mis à commenter le titre du livre et à faire des blagues. Tout d’un coup tout ce monde aigri est devenu jovial. Le caissier a même osé parler avec la personne devant moi de son choix de livre. Apparemment il est un grand fan des « Chroniques de San Francisco ». La dame devant moi avait lu le premier tome et avait acheté toute la série. Ils ont partagé en toute sérénité leur passion pour ce style de roman.
En conclusion, un grand merci à la personne qui cherchait ce livre cet après midi à la Fnac Saint Lazare. Elle a réussi à rendre notre journée plus intéressante et plus joviale.
Si à la Fnac il y avait foule, à la « Fête du Cinéma » il n’y avait pas grand monde. Je m’attendais à me battre pour avoir une place dans la salle. Au lieu de ça, nous avions largement le choix . C’est la première fois que je vois une Fête du Cinéma aussi déserte. Peut être parce qu’il y a le soleil à Paris ? Ou parce que les Parisiens ne vont pas à la Fête du Cinéma ?
En tout cas pour «Kiss and Kill », le public n’était pas au rendez vous, et pour ceux qui sont venus, il s’agissait à 90% d’un public féminin très jeune.
Robert Luketic nous présente deux de ses acteurs fétiches Katherine Heigl et Ashton Kutcher dans des situations assez inédites et dans de superbes décors. Le scénario est basé sur une histoire très simple. Jen, récemment célibataire part en vacances à Nice avec ses parents et rencontre l’homme idéal. Trois ans de mariage plus tard, elle découvre que l’homme de ses rêves s’avère être un agent secret à la retraite. Malheureusement une récompense de 20 millions de dollars a été mis sur la tête de son mari ce qui explique les situations carambolesques dans lesquelles le couple va se retrouver.
Tous les ingrédients d’une comédie romantique sont au rendez vous : histoire d’amour, action, poursuites en voiture, personnages attachants et beaucoup d’humour. Personnellement je me suis pas mal ennuyé car les situations sont très prévisibles.
Katherine Heigl est très mauvaise dans ce rôle. Il s’agit d’une des rares actrices qui, dans n’importe quelle situation, réagit de la même manière. Devant un pistolet, devant un test de grossesse ou devant un mort elle prend toujours la même expression. Vous prenez cette actrice et vous la mettez dans n’importe quel autre film, et elle va jouer de la même manière.
Asthon Kutcher revient avec un rôle de jeune premier. Pourtant j’espérais le voir dans un autre registre. Malheureusement il a du mal pour le moment à trouver les rôles qui pourront changer son image actuelle. Image qui est extrêmement bien entretenue par le web. Si vous ne saviez pas, Asthon est une des personnes avec le plus d’abonnements à ses tweets. Vous pouvez également être au courant de sa vie via son compte Facebook. Des photos avec sa femme Demi Moore sont à la vue de tout le monde.
A noter que Tom Selleck, l’ex-Magnum, joue ici le rôle de beau-père et arrive à nous faire rigoler par son sérieux dans des situations assez inédites. Catherine O’Hara est absolument magistrale avec sa consommation d’alcool.
Les décors sont très beaux, les costumes sont magnifiques, les paysages aussi. C’est une histoire d’amour, de voisinage, de bébé et de couple. Mais ce film est de la daube.
Dans le cas où vous aviez envie de passer juste un bon moment sans vous prendre la tête, allez le voir. Avec la Fête du Cinéma, ça ne va pas vous coûter cher. Mais au même prix, mieux vaut un tour chez « L’agence tous risques » que chez "Kiss and Kill".

dimanche 20 juin 2010

L'illusioniste ou la retention d'eau


Ce fut un de ces jours où au réveil vous vous prenez pour la plus belle femme du monde. Jusqu’au moment où vous allez dans la salle de bain et vous croisez votre regard dans le miroir. Et là, panique générale. Boutons sur tout le visage, comme une adolescente (sauf que vous n’en êtes plus une). Après tartinage de crème en tous genre, vous posez quelques bonnes couches de fond de teint et de correcteur en espérant retrouver une peau lisse. Une fois cette opération réussie vous décidez de mettre votre plus jolie bague…et là encore vous avez les mains tellement gonflées que votre corps refuse tout simplement d’accepter cette contrainte. Et de toute façon, de manière générale, vos mains ressemblent plutôt à des Kcnaki qu’aucune bague au monde ne peut les rendre belles. Vous vous mettez alors sous l’eau froide en espérant de dégonfler un peu. En même temps vous faites chauffer de l’eau pour faire un thé qui vous aidera à drainer tout ça. Et au bout de quelques heures, vous voilà avec 2 centimètres de maquillage sur la figure et une gaine pour pouvoir rentrer dans vos habits habituels. On rajoute pas le mal être en général et la déception de commencer la journée de cette manière. Alors que ce matin on voulait juste être belle. Il y a des jours comme celui-ci. Alors je me dépêche, et je vais au cinéma pour me détendre en espérant qu’au retour, dans quelques heures, j’arriverai à rentrer dans mes pantalons. 

Nous sommes allés voir «  l’Illusionniste », le film qui, depuis 2006 passionne les jours et les nuits de son réalisateur Sylvain Chomet. L’histoire, à la base un scénario inachevé de Jaques Tati, raconte le destin doux amer d’un magicien en fin de carrière. Cet illusionniste devenu un papy has-been décide de traverser la Manche pour pouvoir continuer à émerveiller ses spectateurs. Malheureusement de l’autre coté les affaires ne reprennent pas non plus. Mais il fait la connaissance d’une jeune fille qui croit encore à la magie et qui va chambouler son quotidien.

Après les « Triplettes de Belleville », Sylvain Chomet ose revenir dans l’ère de l’image numérique 3D avec un film en animation traditionnelle poétique et singulier. Avec beaucoup d’humour il nous plonge dans un monde où les métiers du spectacle sont en déclin. Un monde d’artistes qui auraient besoin d’un miracle pour survivre.
 Ce fut la volonté de Chomet de faire ce film en 2D car « La 2D est imparfaite comme la réalité. Les imperfections sont importantes quand vous travaillez sur une histoire dont les personnages sont des êtres humains. Quelque chose d'indéfinissable se perd quand on créé avec un ordinateur. » (citation de la note d’intention du cinéaste)
Le personnage principal ne nous est pas forcément inconnu. Par sa tenue, son physique et sa maladresse, il est un reflet touchant de Jacques Tati. D’ailleurs à la base, ce film aurait dû être un film de et avec Tati. Le nom de code sous lequel le grand cinéaste l’a laissé vieillir était « Film Tati numéro 4 ». Chomet apporta quelques modifications au scénario et rend ainsi un bel hommage à son créateur.
Ce personnage si grand et si maladroit veut encore fait rêver les gens. Pour un moment à ses propres frais il y parvient. Mais à la longue cela est usant et pesant. C’est ce qu’on ressent durant le film. Quelques longueurs sont à noter. Par moment on s’ennuie un peu (certains spectateurs ont même le temps de s’assoupir). Mais le cinéaste arrive toujours à nous surprendre par sa mise en scène. Chaque plan est une photo où le détail est extrêmement travaillé. On ne se lasse pas d’admirer les paysages si bien dessinés de cette Ecosse profonde. Le sens du l’humour est aussi bien présent, notamment quand il met ensemble les deux personnages principaux. Les dialogues sont très rares. L’histoire avance par des situations astucieuses dans lesquelles les personnages sont plongés.
On aime ce film parce qu’il nous touche au plus profond. C’est comme une vieille chanson qu’on se remémore pour se donner du courage. La fin n’est pas celle qu’on espérait mais cela n’enlève rien de la qualité du film.
Pour une journée aussi tordue que la mienne j’aurais appréciée une fin plus optimiste. Mais je m’y suis faite, car, par sa poésie et sa douceur, ce film m’a donné envie de continuer ce que je fais aujourd’hui. Même si être un artiste n’est pas toujours facile dans ce monde.


mardi 8 juin 2010

Sex and the City 2 en Velib'


Ça fait 2 ans que je suis abonnée au Velib’ mais hier ce fut la première fois que j’en ai réellement utilisé un pour aller au RER de Vincennes. Pour ceux dont le Velib’ ne leur dit strictement rien, sachez que depuis 2 ans Paris possède un nouveau moyen de transport : le vélo. Pour plus de renseignements allez sur leur site. A savoir que des personnalités comme Sting ont déjà essayé ce moyen de transport si pratique (quand vous ne vous faites pas agresser par les automobilistes trop pressés pour vous donner la priorité).

 Hier donc, j’ai eu la merveilleuse et extraordinaire idée de mettre une jupe et des talons : tenue exigée pour voir un film aussi stylé que « Sex and the city 2 ». Même s’il n’y avait pas trop de vent mais plutôt un tendre soleil, lors de la descente de la rue de Fontenay je me suis retrouvée avec la jupe sur la tête, de quoi provoquer un accident aux automobilistes. Mais je ne me suis pas démontée pour autant malgré la honte d’avoir mes cuisses et ma culotte à vue. L’avantage quand votre jupe se retrouve sur votre tête est qu’on vous laisse passer même si vous n’avez pas la priorité. J’ai pris mon plus grand sourire et je me suis promis de ne plus jamais me mettre en jupe lors de mes voyages Velib’elesques.


J’ai fait aussi une rencontre hier. D’un artiste qui aime rendre les femmes plus belles en créant des bijoux originaux et pas coûteux. Ce Monsieur (ci-contre en photo) nous a ébahi par sa dextérité à manier le métal et le transformer en des formes aussi peu inattendues. Autour de lui un public exclusivement féminin prêt à se disputer ses œuvres. L’originalité de cet artiste réside dans le fait qu’en un seul tour de main il peut créer sous vos yeux le bijou dont vous avez envie. Malheureusement il m’a gentiment demandé de ne pas photographier les bijoux. Mais passez le voir en week end le soir, à la sortie de votre restaurant ou de votre film. Il est dans la rue qui mène au cinéma Gaumont Opéra. Pour éviter de payer vous-même les bijoux, allez-y accompagnée (ça peut servir !!)

De mon côté j’ai traîné mon copain voir « Sex and the City 2 ».Je suis fan de la série et j’avais vu, comme tous les autres fans, le premier film. A l’entrée de la salle, un questionnaire était distribué aux spectateurs afin d’évaluer ce nouveau film. Une étude coûteuse mais qui pourra renseigner les producteurs sur la qualité du film. Il est inutile de vous dire que la salle était très féminine. Les quelques spectateurs masculins étaient probablement ramenés de force par leur compagne sous menace de divorce.
Cette fois le réalisateur Michael Patrick King nous raconte le mariage ou la vie de couple selon les 4 amies New-Yorkaises. Parties en escapade dans un endroit où la luxure et le soleil sont au rendez vous, elles font le point sur leur vie de jeune épouse et/ou de mère active.
Comme d’habitude la majorité du budget du film passe dans les robes absolument fabuleuses et les chaussures. On ne retrouve pas deux plans sans changement de toilette. En début du film on nous en met plein les yeux avec le mariage gay dont l’invité d’honneur n’est autre que Liza Minelli. De quoi se dire qu’on n’aura jamais un tel corps et une telle vivacité à son âge. Et quand vous croyez avoir tout vu, vous voila plongé dans une vie de luxure à laquelle tout humain de la classe moyenne n’aura jamais accès. La majeure partie du film se déroule en effet dans une ville du Moyen Orient où la féminité demeure cachée et les plaisirs sexuels sont censurés en public. A la base on devrait être à Abou Dabi mais pour des raisons de budget le film a été tourné à Marrakech.
Côté personnages : on prend les mêmes et on les recycle. Un peu fatigant à la fin de ne pas voir de têtes nouvelles et croustillantes. Le personnage de Samantha est comme toujours à la hauteur malgré ses peurs pour affronter la ménopause. Kim Cattrall plus belle que jamais assume à 100%  ce personnage si authentique. Pour une fois, peu importe si on est une femme ou un homme, on est face à un personnage qui fait l’unanimité. On attend ses réactions et on se laisse surpris par la ténacité de cette femme ménopausée. Si Samantha a su se rendre intéressante, le personnage de Miranda est totalement absent alors qu’il aurait pu être très intéressant par ses déboires de maman active. Sarah Jessica Parker qui interprète Carrie est  toujours égale à elle-même. Elle joue son propre personnage, c’est un peu plus facile. Mais de ce fait son personnage devient de moins en moins fascinant. Malgré ses belles robes et ses chaussures, ce personnage est vidé de tout intérêt. Ce qui m’a aussi marqué ce fut la maigreur de cette actrice. Il y a certains plans comme celui de la dispute autour de la télé, où elle fait peur tellement ses os sont proéminents. Heureusement qu’on l’habille « haute couture » dans les autres plans …
Mister Big est un peu étonnant dans son rôle de pantouflard. Mais sortir Aidan de la naphtaline pour tromper Big n’était peut être pas une bonne idée …Un peu trop prévisible pour un film avec autant de budget. Heureusement que des personnages comme celui de Rikki vont secourir le scénario et donner un souffle nouveau à cette pléiade de persos.
Si l’histoire en elle-même n’est pas très originale, les dialogues se font parfois longs et sans grand intérêt. Il manque un enjeu, ce qui a fait du premier film un succès. Même si, via ce scénario, le film s’attaque un peu à la relation religion sexe. Mais cela ne suffit pas pour faire un bon film!
Vous allez me dire que vous n’allez pas voir ce film parce que c’est un bon film. Et vous avez raison.
Ce qu’on aime quand on est dans la salle est cette sensation de rêves et de paillettes dont on a tous besoin. Et c’est la raison pour laquelle on va voir ce film. Et on n’est pas déçu. A la sortie j’avais envie de mordre la vie à pleines dents même si jamais je n’aurai la chance de vivre comme ces filles et être entouré d’autant de luxe. Mais pour continuer à vivre on a besoin de rêve. Et ce film va contribuer à ensoleiller votre journée et à vous donner espoir.

dimanche 6 juin 2010

Policier adjectif ou Fire Urban Kaos


Quel bonheur de sortir en semaine et d’attendre plus de 15 min un RER pour rentrer ! Pour adopter la  « zen attitude » une balade dans Paris by night s’est imposée. Comment rejoindre Châtelet d’une manière plus plaisante à partir de Saint Michel que passer par Notre Dame. Mais admirer la belle dame dans la nuit peut vite devenir un défi quand il y a trop de touristes. Ou quand « Fire Urban Kaos » se produit en extérieur, comme ce jeudi soir.  
Au pied de Notre Dame un spectacle étrange de feu et de flammes ont enchanté les touristes venus à l’origine pour admirer la belle dame au clair de lune. Quatre garçons extrêmement doués dans l’art et la maîtrise du feu et de la jonglerie nous ont ébahi ce soir.
Réunis autour d’une association, ils se donnent pour but de promouvoir l’art de rue à travers leurs spectacles improvisés. Jongleurs et cracheurs de feu sont au rendez vous. Mais le meilleur reste pour la fin : un feu d’artifice vivant qui semble prendre corps autour de son maître. J’ai essayé de prendre quelques photos mais comme je n’avais pas de matériel adapté, je m’excuse pour la qualité visuelle de ces prises. Mais je tiens à leur rendre hommage quand même car il est rare de voir une prestation aussi époustouflante dans la rue.
Dommage que des gens aussi doués et travaillant dur doivent vivre et se nourrir de la bonne volonté de touristes. Passez les voir la nuit, dans la rue. Ils sont souvent près de Notre Dame.

Mais le but de ma chronique est de vous inciter à aller voir « Policier Adjectif » le dernier film de Corneliu Porumboiu, gagnant de la Caméra d’Or du Festival de Cannes 2007 avec "12h08 à L’Est de Bucares". Cette fois il revient avec une sorte de polar autour d’un jeune policier en proie à des difficultés morales concernant l’arrestation d’un présumé dealer de drogue.
A l’époque où l’iPad vient de sortir et où « le policier du dimanche » comme « Les Experts » a la cote, Porumboiu à l’audace de nous plonger dans la Roumanie profonde et ses fonctionnaires. Avant de voir ce film il faudra juste avoir en tête que celui-ci présente une enquête faite en 2009. On est face à un film sur le langage et non pas à une enquete policière. Et si vous avez en tête ces deux éléments importants vous allez vous marrer. Sinon, vous allez juste vous ennuyer terriblement sans rien comprendre et vous dire que ce film est sans intérêt. Regardez tous ces détails qui frappent : ces ordinateurs qui ne supportent même pas Windows 95 et qui ne sont d’ailleurs jamais utilisés, la filature qui se fait à pied faute de voiture, les vêtements des personnages qui vous donnent l’impression d’être dans les années 80, la routine de ce policier si bien décrite par ses habitudes.  L’expression parisienne « Metro boulot dodo » pourrait être traduite dans ce film par « boulot, bouffe, marche ». Je n’ai jamais vu dans un polar un personnage qui marche autant que ce pauvre policier en quête de vérité autour de son enquête. La moitié de ce film passe dans les plans de marche, un quart dans la bouffe et l’autre quart dans la rédaction et la lecture des rapports de filature.
Remarquez aussi son collègue de travail qui ne fait que lire le journal pendant la journée. Il est juste extraordinaire qu’il arrive à être payé en fin de mois sans travailler. Et quand on est fonctionnaire on a aussi des rapports à rendre. Il va de soi que ces rapports vont être écrits à la main. Et que ses auteurs devront faire attention à leur orthographe. Si vous vous demandez quelle est la signification du titre du film, vous allez le comprendre dans la dernière scène. Celle où le chef démontre aux deux policiers que l’usage d’un dictionnaire peut servir à élucider un cas aussi compliqué que celui de la conscience policière.
Le grand pragmatisme roumain est aussi au rendez vous. Regardez cette scène fabuleuse de la chanson et sa traduction si bien faite par le personnage. « Que serait la mer sans le soleil ? » Si la chanson use de symboles (l’éternité exprimée par la mer sans la chaleur humaine dont le symbole est le soleil), d’après le personnage principal, « la mer sans le soleil sera toujours la mer ».
Pour résumer, je peux vous dire que les acteurs sont formidables, que la musique est délicieusement minable, et que la mise en scène est réellement astucieuse.
Nous sommes face à un film sur le langage et son rôle dans le rapport avec l’humain. Je trouve intéressant de parler de linguistique en prenant comme alibi une enquête policière où on doit se baser sur des faits et la loi judiciaire et où il n’y a pas de place pour l’interprétation. Le réalisateur a la lourde tâche de parler de langage à travers l’image et le son. La position du langage et de la loi est au cœur du film. La loi au sens juridique du terme est mise en question. Le concept de loi ne devrait pas donner lieu à une interprétation. Et pourtant à travers son propre vécu et sa propre morale ces deux éléments peuvent être interprétés différemment.

Un seul bémol : le film n’est distribué que dans quelques cinémas indépendants. Malgré sa qualité et son humour les salles ne sont pas pleines. Autant vous prévenir : si vous vous attendez à voir un énième film policier, vous allez être déçu. Mais si vous avez un peu de temps, allez voir ce film qui cache bien plus qu’un simple film policier.