Paris se vide. Comme une pieuvre qui tend ses tentacules, Paris envoie ses habitants en vacances pour accueillir ses nombreux touristes. Il suffit d’aller dans la rue et regarder le nombre de gens qui ont une carte de Paris à la main, un appareil photo ou une caméra… Pourtant Paris démarre sa 21ème édition du festival « Paris quartier d’été ».
« Depuis vingt ans maintenant, le festival a tenu son pari : rechercher avant tout la mixité, le croisement des cultures et des êtres, la conciliation de l’avant-garde et du populaire, avec une programmation où le monumental peut côtoyer le délicat, où de jeunes compagnies atypiques figurent au même titre que des artistes consacrés, où on peut jouer dans un musée comme dans un jardin de banlieue, dans des ors comme dans des usines. »
« Bouleversement aussi en matière de programmation artistique, avec un éclectisme fait d’équilibres soigneux, d’antagonismes réfléchis, de complémentarités. Des choix parfois intrépides et souvent précurseurs : faire entrer, dès 1992, les musiques tsiganes à l’opéra Garnier, puis l’année suivante, l’Afrique, avec un opéra de Youssou N’Dour, composé spécialement pour l’occasion. Imaginer un cinéma en plein air à la Villette , proposer des concerts classiques gratuits et à ciel ouvert pour y faire entendre de grandes œuvres du patrimoine, hors des modes et des conventions. »
Bon Festival à tous ceux qui passent leur été sur Paris !
Il y a plus de 2 semaines, Mathieu Amalric était l’invité de France Inter. C’était la première fois que je l’entendais parler de lui-même et de son amour pour son métier. J’ai trouvé très intéressant la manière dont il parlait de ses débuts. De cette époque où il était sur le plateau mais pas devant la caméra, plutôt derrière pour apprendre le métier. Cette époque où il a rencontré Otar Iosseliani, ce réalisateur géorgien des années 80. Je me rappelle qu’il disait qu’Otar dirigeait ses acteurs au sifflet. C'est-à-dire que le son était ajouté en post production et que ses acteurs étaient en train de compter lors des prises. Un sifflet et il faut prendre une cigarette, un autre sifflet et il faut l’allumer, encore un sifflet et il faut écraser la cigarette etc… Un peu comme Fellini et ses acteurs. Comme j’aurais aimé être née à cette époque où on pouvait encore apprendre ce métier sur le terrain…Le but de l’émission était de nous donner envie d’aller voir « Tournée » son dernier long métrage. Et à vrai dire, il m’a convaincu.
L’histoire est fortement inspirée par sa vie quotidienne. Elle raconte les déboires d’un producteur, Joachim, pour faire une tournée de strip-teaseuses «New Burlesque» à qui il a fait fantasmer la France … et surtout Paris. Et malgré les hôtels impersonnels, leur musique d’ascenseur et le manque d’argent, les show girls inventent un monde extravagant de fantaisie, de chaleur et de fête. Mais leur rêve d’achever la tournée en apothéose à Paris vole en éclats : la trahison d’un vieil «ami» fait perdre à Joachim la salle qui leur était promise.
Ce qui nous marque, dès le début est l’amour que Amalric porte à ses personnages. Il est fasciné par ses filles aux superbes rondeurs. Et à l’écran, ça se voit. Côté acteur, ils sont tous véritablement très bons. Les filles arrivent à nous transmettre toutes leurs émotions. Et Almaric met beaucoup de lui-même dans ce personnage de producteur fauché et mal dans sa peau. Déjà son nom n’est autre que celui de sa mère : Zand. Il ne voulait pas jouer ce rôle au départ. Mais peu à peu, il s’est rendu compte qu’il avait envie d’incarner ce personnage.
La mise en scène méritait d’avoir le prix à Cannes car elle est très soignée : décors, lumières costumes et le cadre. L’image est presque une suite de photographies de moments volés. Les scènes du show sont sublimissimes mais trop courtes.
Malheureusement, on s’ennuie. Le scénario n’est pas assez travaillé et ça manque de profondeur parfois. Surtout à la fin où l’histoire s’étouffe. Je m’attendais à une histoire de groupe, or parmi les filles seul un seul personnage est approfondi. Cette histoire est moins un film sur des strip-teaseuses burlesques américaines que le portrait d'un homme paumé. Or on s’attendait à un film sur ces sublimes filles qui nous charment à chaque plan.
Une scène que j’ai aimée ? D’une manière générale les scènes de show. Les filles sont extraordinaires. Elles m’ont donné envie de les voir en vrai.
En conclusion, allez voir ce film. Même si vous sortez un peu déçus, ça vaut le coup de voir ces filles.
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