mardi 14 septembre 2010

Des Hommes et de Dieux


Et si la culture américaine venait vous rendre visite ? Et si la littérature américaine s’invitait tout près de chez vous, à Vincennes ?
Cette année, le Festival America, le festival des littératures et cultures nord-américaines fête sa 5e édition. 63 écrivains ont accepté de participer à cet événement internationalement reconnu et participeront aux débats, lectures, cafés des libraires, ateliers d’écriture et de traduction, etc.
Les organisateurs de cette nouvelle édition, Francis Geffard et Brigitte Gauvain, ont choisi comme thème La ville. Chaque festivalier aura ainsi l'occasion de découvrir, à travers la présentation de 12 cités emblématiques ou mythiques, ce continent pluriel éclairé par le regard des auteurs invités. La ville a-t-elle une âme? La ville-monde, la mort ou la vie dans la rue, des enfants dans la ville ou encore la ville: un personnage de roman? Autant de questions qui rythmeront et animeront cette 5e édition.
Du 23 au 26 Septembre, Vincennes est fière d'accueillir les villes et les auteurs d'un continent ami. La soirée d’ouverture se fera en fanfare : une quarantaine de lieux culturels d'Ile-de France s'associent au festival pour proposer le 23 septembre en fin de journée une rencontre avec un ou plusieurs auteurs invités à AMERICA.
Pour avoir plus de renseignements sur les ateliers d’écriture, les petits déjeuners en présence d’auteurs et connaître le programme rendez vous sur le site du Festival America.

Et en parlant de littérature, j’ai bien l’impression que la rentrée littéraire de cette année est bien riche. Beaucoup de livres à lire, beaucoup d’auteurs à soutenir… Mais je parle de rentrée ?? Dois-je faire la rentrée ? Non ! Je refuse ! Et pour changer, je suis allée deux fois dans la même journée au cinéma. 
Après Benda Bilili nous sommes allés voir « Des Hommes et des Dieux ». Après 5 ans d’absence Xavier Beauvois revient avec une histoire vraie qui met en scène la vie des moines Cisterciens de Tibhirine, retrouvés assassinés en 1996 en Algérie. Au cœur du sujet huit moines chrétiens français qui vivent en paix avec leurs frères musulmans jusqu’au jour où une équipe de travailleurs étrangers est massacrée par un groupe islamiste. La terreur les fait douter de leur rôle au sein de la communauté. Doivent-ils partir ? Malgré les menaces grandissantes qui les entourent, la décision des moines de rester se concrétise jour après jour…
Il y a une chose qui nous frappe des le début du film, la connaissance profonde de la vie d’un monastère et des habitudes des moines. Nous pouvons dire que Beauvois a très bien fait son travail de metteur en scène et qu’il a été très bien conseillé. Ce qui est admirable, c’est la mise en scène si minutieuse et si minimaliste en même temps. Les scènes de vie quotidienne sont remarquables.
Si au départ le rythme lent vous gène, et que vous vous demandez à quel moment il va se passer quelque chose, attendez un peu avant de juger. Ce rythme est absolument indispensable à la narration. Faute de l’accélérer, le récit n’aura plus aucun sens. Au fur et à mesure de l’avancement du récit le doute s’installe et je trouve merveilleuse cette idée de montrer les personnages face à leur faiblesse, contraints par la peur d’oublier leur rôle. Leur rôle qui est de donner la foi aux autres hommes même par temps de guerre. Je trouve intéressant la manière dont Beauvois ne juge pas les malfaiteurs.
 Les acteurs sont très crédibles. J’ai eu un coup de cœur pour Jacques Herlin qui donne vraiment l’impression d’être un vieux saint, un moine sage hors du temps. Michael Lonsdale apporte une touche d’humour avec sa manière franche de parler aux gens. La scène où il avoue qu’il est un homme libre est très touchante. Si tous les acteurs sont bons, j’ai envie de dire que Lambert Wilson est celui qui m’a le moins touché. Trop en démonstration de lui-même, manque de simplicité surtout dans les scènes où il chante. Mais ceci n’est qu’un avis personnel. Il n’enlève rien à la beauté du film.
J’ai eu également un coup de cœur pour la scène du "Lac des Cygnes "qui reprend en quelque sorte la scène biblique du dernier repas des apôtres. Cette manière de mettre en musique et en scène ce dernier repas est absolument unique. Nous avons envie de partager avec eux le pain et le vin.

Il s’agit bien sûr d’un film qui fait montre d’une ode à la tolérance, pas franchement pour tous les goûts. La question de la religion peut déranger certaines personnes. Mais pour les cinéphiles ce film est une petite perle qu’il faut mettre dans sa poche.
Sur ce, bonne rentrée à tous !

2 commentaires:

  1. La scène finale du dernier repas m'a bouleversé, tant elle contient d'humanité : joie simple, bonheur du partage, complicité du moment et communauté de destin, c'est très beau et très fort. J'ai pleuré...
    Un cinéphile

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  2. "une ode à la tolérance, pas franchement pour tous les goûts"
    Quand je lis cette phrase j'ai l'impression de lire "intolérant, s'abstenir". Ca me donne un peu mal à la tête du coup. De quel film ne pourrait-on pas dire: pas franchement pour tous les goûts?

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