Théâtre Marigny un jeudi soir. Bruit de foule tel un bourdonnement en nocturne. Silencieusement on rentre dans ce théâtre qu’on découvre en même temps. Moquette rouge, escaliers majestueux, coupole dorée. Ce soir c’est la tempête shakespearienne et le metteur en scène d’est autre qu’un Oscarisé.
On connaissait Sam Mendes en réalisateur. Mais il faut savoir qu’avant tout, il vient du théâtre. Et ce n’est pas depuis hier qu’il travaille Shakespeare et la scène. Il a bâtit ce projet avec son ami Kevin Spacey. Le "Bridge Project", un pont entre le Nouveau et l’Ancien continent. Une passerelle dans le temps pour le plaisir de la scène. Le défi étant de faire la tournée avec pas une seule pièce mais avec 2 : Comme il vous plaira et La tempête. Le Théâtre Marigny s’engage, le soutirage marche et la salle est plaine même si les places sont plus chères qu’à la Comédie Française.
Sur la scène un grand rond de sable, de l’eau et une passerelle qui traverse l’espace. La rouge ensanglanté des murs rappellent les grandes tragédies. Des musiciens sur scène. Un acteur s’installe en silence. Une porte s’ouvre. Un ange passe ? Et ca commence !!! Les acteurs à leurs places, le public silencieux, les régisseurs nombreux dans les coulisses pour assurer les effets de lumière et de son.
Mais au bout d’une demi-heure de vers et de jeu, je regarde autour de moi… et la moitié de la salle est endormie. Je me pince les joues pour rester éveillée car ca fait cher la sieste.
Et voila, après 45 minutes la magie du théâtre opère et il se passe quelque chose. De personnages plus vivants arrivent, des effets de mise en scène se mettent en place, les acteurs chantent. Et tout d’un coup de flammes, un homme oiseau immense, une danse et on y est. Le phrasé se transforme en chant, le corps des acteurs fait de bruits, un vrai travail sur la voix en direct est fait. L’histoire nous prend et noue emmène dans l’univers de Shakespeare. Les projections vidéo s’installent aussi (car ca fait bien aujourd’hui d’en utiliser) Du coup les costumes sont un peu plus travaillés, les acteurs un peu plus dedans.
Mais à un moment donné…plus rien. On attend quelque chose mais quoi ?.La fin ? Et …ca retombe. Et au bout de 3 heures ca se finit. D’habitude une fin est toujours majestueuse, elle nous surprends, elle nous emmène dans d’autres univers…c’est la bouquet final comme on dit… Pas pour cette fois. Une fin en toute simplicité digne d’une troupe d’amateurs .Les acteurs font plutôt gaffe a pas tomber à leur sortie de scène et oublient qu’éventuellement on peut encore les voir.
Le public applaudit longuement. On a tous aimé. C’était bien.
Ce qui m’a marqué : cet immense homme oiseau qui arrive tout d’un coup sur scène. Un ICAR des temps modernes. Un début de travail sur la voix et le corps, mais malheureusement pas assez aboutit.
Qu’est ce qu’il ne va pas ? Premièrement aucun acteur ne vous marque. Ils sont tous bons. Mais sans plus. Ils font leur job. Et ca s’arrête la ! Fatigués ? Peut être.
Parlant toujours des acteurs, il ya de moments ou à force de vous ennuyer, vous les regardez. Car ils sont tous, tout le temps sur scène (c’est très à la mode ca aussi). Et ceux qui attendent leur tour de passage, les pieds dans l’eau. Et la, ils oublient qu’ils sont sur scène. Ils sont plus de personnages mais des acteurs payés pour faire un travail. « As-tu vu qu’un tel se gratte ?? » quelqu’un dit dans la salle. « Oui oui…l’autre à mal aux pieds » C’était probablement un choix de mise en scène.
Il y avait tout pour vous mettre de la poudre dans les yeux. Sable, eau, feu, cigarette allumée sur scène. Et tant mieux. On est venus pour voir ca ! Mais est ce que vous savez qu’après le plan Vigipirate, les théâtres vous refusent le feu sur la scène. Pour une mise en scène avec une cigarette allumée on vous explique que ce n’est pas possible… « utilisez du talc. Faites changer la mise en scène.Ca doit pas être compliqué » on m’a-t’on déjà dit. Comme quoi, quand tu t’appelle Mendes, tout est possible.
A la sortie, on as entendu « C’était mieux que l’autre ... On était plus dedans… » Je pense qu’ils parlaient de « As you like it ». Il y avait des gens qui sont allés voir les 2 pièces.
Pour résumer : c’était bien. Fallait le voir. Il ya quelque chose, une idée. Mais pas assez travaillé .Probablement que le défi a été un peu plus dure. S’est pas facile de faire du Shakespeare, je pense que tout le monde est conscient. Et de faire 2 pièces en si peu de temps, s’est encore plus dur. Respect pour ce défi relevé mais pas abouti. Ils ont le temps de le perfectionner…il este encore 2 dates à Paris et plusieurs dans le monde entier.
Côté organisation du Théâtre, c’est un peu marrant. Les placeuses étaient perdues. Plusieurs personnes se plaignent de leurs emplacements. 30 à 40 euros en tarif réduit pour être sur un strapontin et pas du tout vor la scène. La belle affaire. Le 2 ème balcon était presque tout le temps debout en train de se battre pour voir à quoi ils ressemblaient les acteurs. Alors la mise en scène je ne vous raconte pas, il ont rien vu du tout.
Mais on est tous contents d’avoir pu y être. Ca donne des idées pour les apprentis metteurs en scène que nous sommes. Et puis s’était une sortie mondaine pour un jeudi soir routinier.
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bonne soirée
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