Samedi déplorable. Je prends un cappuccino avec un ami qui me propose d'aller avoir du Strindberg au Théâtre de Nord-Ouest. Comme je n’ai rien d’autre à faire, je l’ai suivi. C’était la première fois que je mettais les pieds dans ce lieu. Dès que je suis rentrée j’ai senti une odeur de cigarette mélangée à d’humidité qui envahissait ce lieu.
Une visite pressente s’impose aux toilettes. Temps passé : 5 secondes car impossible de respirer l’odeur de pisse chaude. J’ai voulu me laver les mains, mais à la vue de la serviette jaune devenue marron de saleté, j’ai préféré attraper la grippe A ailleurs. Une fois le billet acheté, la caissière qui se trouve être la directrice de ce lieu, nous dit très sérieusement que la pièce qu’on allait voir dure 45 minutes. 20 euros pour 45 minutes de théâtre, cela fait cher la minute… Mais je ne me décourage pas. Je rentre dans la salle qui n’est pas plus grade qu’un plateau de n’importe quelle salle de cours de théâtre. Des banquettes presque improvisés se trouvaient autour du plateau en forme de U. La moquette tachée et probablement jamais nettoyé dans cette salle noire me fait penser que je n’ai pas fait le ménage chez moi. Une fois assise, j’arrête pas de me dire que l’odeur de cigarette transpire si fort dans la salle que je vais pas pouvoir résister jusqu'à la fin. Avec mon ami on regarde les décors déplorables: 2 chaises collées les unes aux autres sur lesquelles on as posé tissu jaune pailleté style « Goldfinger » ou bien « Saturday night fiever ». Le même tissu se trouvait sur la petite table juxtaposée aux chaises. Et cerise sur le gâteau, un pauvre chapeau est accroché au mur. Ceci étant tous les décors présents sur le plateau. Je commence sérieusement à m’inquiéter…pour 20 euros, j'ai John Malkovich au récital à l'opéra!! Avant que je puisse m'en vouloir plus d'avoir payé si cher, la pièce commence. Je suis plus qu’inquiète, plutôt dire que je suis en colère. Les costumes des acteurs transpirant la pauvreté et l’improvisation, les acteurs principaux jouent pas, ils récitent le texte ou plutôt dire ils jouent du Strindberg au premier degré. Au secours!! Ça fait 20 minutes que j'essaye de voir le visage de l'acteur principal qui joue de dos au public. J'espère savoir qui joue ce personnage à la fin de la pièce....J’ai envie d’hurler et de leur dire d’arrêter de massacrer ce texte qui raconte la superficialité des relations humaines, ce qu’on croit qu’on as et ce qu’on n’as pas…ce jeu de la ruine et de la fortune. A un seul moment je eu une loueur d’espoir : l’arrivée d’une superbe actrice qui, malheureusement n’avait qu’un rôle secondaire : Lorella Forte. Dommage qu’elle arrive avec toute cette énergie à la fin de la pièce. On se demande pourquoi elle joue qu’un rôle secondaire, et comment a t-elle atterri dans cette troupe ?
Mon voisin est en train de dormir, d’autres personnes font pareil. Moi, de mon côté, je regrette d’avoir payé pour 45 minutes de torture. En plus, on est prisonniers dans cette salle, car la seule manière de sortir de la salle est de traverser le plateau….Je ne veux pas mettre dans cette position les acteurs alors je reste jusqu’à la fin en priant que ça passe vite…l’odeur de pauvreté, d'humidité et de cigarette s’accentuent de plus en plus dans mon esprit. Je ne me rappelle pas la fin de cette pièce, et je pense que s’est mieux ainsi…j’applaudie mais le cœur n’y est pas trop. Je suis obsédée de la manière dont on m’a arnaquée. En plus il paraît que les acteurs sont payés pas plus de 10 euros par représentation… cela fait beaucoup de raisons pour ne plus mettre les pieds dans ce lieu qui se veut un Théâtre… Je dois absolument me remettre de cette expérience ...
oh la la c'est horrible ! signé Mle Maya
RépondreSupprimerOoooooooh, je le sais bien au Théâtre du Nord-Ouest, les microbes sont devenus plus nombreux que les spectateurs, ce sont nos spectateurs les plus fidèles, je veux bien que l'on s'amuse à montrer que le théâtre dans la pauvreté est constructif, mais ici la noblesse de cette pauvreté est entrain de perdre du terrain, il faut plutôt allier pauvreté et simplicité, dirai-je, même si les moyens manquent, ce n'est pas une raison de laisser régner les tâches et les odeurs, il y a des choses à faire depuis très longtemps, le tno entretient cet état, l'état ne veut pas l'entretenir; en tous les cas ici les microbes continuent de faire leur travail! Je veux bien qu'il n'y ait pas d'art sans désordre, mais tout de même la il est vrai, il s'agit d'organiser tous ces petits êtres malsains, c'est un principe de vie et nous avons une conscience pour cela, une pensée. Certes je prend le bon côté du TNO, il me donne l'opportunité de jouer et je les saisis toutes ces opportunités, pénétrer les bonnes familles d'acteurs à Paris n'est pas simple, communiquer est le maître mot dans un tel cas; même ici, même en compagnie de comédiens moins alertes, je veux un rapport entre personnes, comprendre aussi cette envie de s'exprimer, le tno est aussi un théâtre d'essai, un lieu de rencontre, certes la valeur pécuniaire donnée pour ce spectacle n'est pas très justifiée, je l'avoue; et moi comédienne, je n'ai pas le nez dans la bourse, bien à faire avec la poussière, je voudrai tant que le TNO redore son blason, est-ce encore possible d'en changer...? il y a quelque chose à faire, cela ne peut plus continuer ainsi. mais...., en tous les cas merci d'être venus voir Doit et avoir, je suis touchée, vous êtes ma première critique depuis mon arrivée à Paris. Je devais jouer absolument, malgré les contrastes évoqués. j'espère d'autres opportunités me seront données. Je prépare un one women show pour l'année prochaine. Je vivais en Suisse auparavant et en Italie aussi. En arrivant à Paris, j'exploite ce nouveau terrain qui me plait bien malgré certaines difficultés. Merci encore, Lorella Forte
RépondreSupprimerEt pour ceux qu'ils ne le savent pas, Edith Piaf et Marcel Serdan ce sont rencontrés dans ce théâtre. leurs microbes sont encore là, ils sont bien conservés.Lorella Forte
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