jeudi 30 septembre 2010

L'Hypnotiseur

Me baladant dans les allées de la Fnac, j’ai remarqué la dernière nouveauté de la série Actes Sud. Toujours dans la même veine que les autres écrivains policiers nordiques, avec cette couverture noire et rouge et un style de livre qui, entre autres, peut vous servir pour tuer les mouches tellement il est lourd et gros.
Surfant sur la vague des êtres extraordinaires qui peuvent traquer les tueurs, le couple des écrivains Alexander et Alexandra Abndoril, signent ce thriller de la rentrée littéraire 2010 sous le nom de Lars Kepler. Il s’agit de la dernière trouvaille des Actes Sud, un thriller suédois écrit à quatre mains.
Quelle histoire nous proposent ces suédois ? Eh bien ils nous concoctent un cocktail de suspense psychologique, une série de meurtres et de l’hypnose. 

Le personnage central, Erik Maria Bark a longtemps été l’un des rares véritables experts de l’hypnose médicale.  Jusqu’au jour où une de ses séances habituelles d’hypnose profonde tourne mal.  A partir de ce moment  sa vie prend une autre tournure et il se promet de ne plus jamais pratiquer l’hypnose. Mais son métier le rattrape la nuit où l’inspecteur Joona Linna le réveille pour une séance en urgence d’un jeune garçon, Josef,  qui a assisté au massacre de sa famille. L’inspecteur est persuadé que la sœur du jeune garçon est en péril car l’assassin est à ses trousses. Tandis qu’il traverse un Stockholm plus sombre et glacial que jamais, Erik sait déjà que, malgré toutes ses protestations, il brisera sa promesse pour tenter de sauver une vie. Mais il ne sait pas que la vérité que porte Josef va changer sa vie. Que son fils est sur le point d’être enlevé. Et qu’en réalité, c’est pour lui que le compte à rembours vient de commencer.

Après le « Chuchoteur » je savais que j’allais avoir du mal à trouver un bon polar, mais j’ai tenté ma chance. Au début, j’ai dévoré le livre car il a une bonne rythmique et l’intrigue est bien menée.
Mais à des moments j’ai bien décroché. A cause, en partie, des passages plus érotiques style Danièle Steel. Ces passages ne font pas du tout avancer, au contraire, vous avez envie de sortir du polar. Une autre cause serait une partie des personnages qui ne sont pas très bien aboutis.
Benjamin, le fils de Erick Maria Bark et Simone, qui souffre d’hémophilie. La petite amie de Benjamin, qui, à part avoir des tatouages sur le corps, n’a pas grand-chose à raconter. Joona Linna, l’inspecteur en charge du meurtre initial, est très rapidement décrit, et à part dire qu’il a besoin de beaucoup de reconnaissance de la part de ses collaborateur et supérieurs, nous n’avons pas autre chose à quoi nous raccrocher. De plus, ce n’est même pas vraiment lui qui mène l’enquête. Et bien sûr, la plus grande déception : Josef. Ce cher Josef qui devrait pourtant être un des personnages les plus marquants. Eh bien non. Il est décrit d'une manière très succincte et ses apparitions sont très périodiques.
Pour ne pas casser trop de sucre sur le dos des auteurs,  j’ai envie de dire qu’ils ont eu une bonne idée de faire un flash back dans le passé d’Erik. Ce long passage donne un nouveau départ à l’intrigue même si vous vous doutez comment ça va se finir et qui est l’assassin. Si au bout du quart du livre vous savez que l’intrigue est dans un cul de sac, avec cette remémoration de souvenirs, il y a une autre dimension qui s’ouvre à vous. On comprend pourquoi Erik a fait sa promesse de ne plus jamais hypnotiser.
J’avais beaucoup apprécié au départ de pouvoir vivre le même événement du point de vue de plusieurs personnages. Ce que j’ai aimé au départ je l’ai détesté ensuite car ça perd de la fraîcheur et ça devient même chiant à la fin.
Je pense que pour le couple Lars Kepler ce polar est un bon début. Il parait que leur deuxième se vend comme des petits pains en Suède. Nous attendons donc les nouvelles aventures de ces personnages. Peut être que pour ce deuxième polar, ils auront pris le temps de donner une vraie dimension à leurs personnages …

mardi 28 septembre 2010

The Housemaid.


A quoi peut bien servir un certificat de concubinage ?
Samedi dernier je me lève tôt et aussitôt levée, nous sommes partis à la Mairie pour demander ce célèbre certificat. Non parce qu’on avait un besoin urgent de se prouver qu’on est ensemble, mais pour que mon copain puisse avoir une mutuelle. Même si on habite à la même adresse, même si les factures sont aux deux noms, même si on partage le loyer et qu’on n’est pas du même sexe, il faut quand même qu’une personne de la Mairie valide ce document officiel. Bien entendu, ce document étant basé sur tous les autres documents dont je vous ai parlé auparavant… A une différence près, il fallait être tous les deux présents en même temps à la Mairie.
Voilà une bonne manière de démarrer votre journée. Au moins, maintenant, nous avons tous les deux accès à une Mutuelle…

Après avoir couru, vu le taxi jaune devant la Mairie, pris le Velib’ en urgence par ce temps glacial, nous avons quand même profité de la journée et nous sommes allés voir un beau film : The Housemaid. Sincèrement, après avoir vu la dernière "Palme d’Or de Cannes", j’avais un peu peur de voir encore un film pendant lequel j’allais dormir du début à la fin.
Mais il se trouve que ce n’était pas le cas.
L’histoire racontée est très simple mais pose les bonnes questions. C’est l’histoire de Euny qui réussi à se faire engager comme aide gouvernante dans une maison de riches. Elle doit s’occuper de la petite fille et peut-être de jumeaux qui sont attendus par l’heureuse famille. Sauf que le mari, Hoon la prend pour maîtresse.

Im Sang-soo fait un remake du film Hanyo de Ki-young Kim devenu culte en Corée du Sud. Nous sommes face à un tableau oriental peint aux couleurs sociales d’un monde qui, malheureusement, est plus que réel et d’actualité. L’équilibre entre le milieu aristocratique sud coréen, la pauvreté et l’humilité de gens de maison est très bien trouvé. Malgré le rythme lent, l’intrigue se tisse, les vraies personnalités se révèlent pour laisser place à une sublime histoire en couleurs. A partir du moment où Euny met le pied dans la maison de Hera et Hoon, chaque plan est une photo unique en couleurs.
Les actrices sont d’une beauté et justesse rare. Im Sang-soo, entre autres,  rend un vrai hommage à la féminité par la mise en images de cette histoire. Il utilise des actrices pas forcément connues du grand public mais très talentueuses.
Le moment le plus étonnant est la fin. Très glauque, mais en même temps traitée avec beaucoup d’humour.
Ce qui me rend malade, est que ce film passera inaperçu alors qu’on est face à une très bonne surprise, et que des navets comme Mange Prie Aime, qui ont une publicité énorme, vont ramener du monde dans les salles.
Dommage Mesdames et Messieurs que l’accès à la culture se limite aujourd’hui à celui qui crie le plus fort et à ceux qui payent le plus.
En tout cas, je me demande encore comment Oncle Boonmee a pu avoir la Palme d’Or à Cannes et que ce film n’a rien eu. Mystère.
Je vous recommande vivement d’aller voir cette petite merveille parmi les navets qu’il y a en ce moment sur les écrans.



lundi 27 septembre 2010

Mange Prie Aime


Tout a commencé avec un taxi jaune, planté devant la Mairie de Vincennes. Le tapis rouge, les affiches annonçant le « Festival America » mais aussi les animations autour de cet événement. Au programme débats, rencontres, lectures, expos, films et concerts. Mais le plus drôle de cette image de samedi glacial, était ce taxi jaune sur un tapis rouge. Parmi les événements de ce dimanche la lecture de François Cluzet sur Bret Easton Ellis mais aussi la rencontre avec Douglas Kennedy, un Américain à Paris.

Et pour continuer un peu l’expérience Américaine, pourquoi ne pas aller voir "Mange, Prie Aime" ? La dernière apparition de Julia Roberts. Malgré les mauvaises critiques de ce film, je m’étais dit que je devais voir de mes propres yeux avant de critiquer. Comme j’avais d’autres copines qui étaient sorties de la salle au bout d’une demie heure, j’étais pas super motivée d’y aller. Mais j’avais vraiment envie de voir un film de filles, sans trop réfléchir et qui pourrait me regonfler le moral. Je m’étais dit que vue qu’il s’agit de l’adaptation d’une histoire vraie, ça ne devrait pas être catastrophique. De plus c’est Ryan Murphy qui a réalisé le film, donc quelqu’un qui a de l’expérience avec des séries comme Nip/Tuck et Glee.
Donc me voilà dans une salle presque remplie, majoritairement féminine. A l’écran l’histoire de Liz Gilbert, une journaliste qui a tout pour se plaire dans sa vie. Un mari qui l’aime, une carrière, des amis qui l’adorent. Et pourtant, elle ne se reconnaît plus dans cette vie. Elle se donne un an pour se retrouver et elle part pour un voyage en solitaire à l’autre bout du monde. En passant par l’Italie, les Indes et en finissant son séjour à Bali, Liz se donne du temps pour faire son choix de vie.

L’histoire en elle-même est passionnante car, en vieillissant ce pourquoi nous nous sommes battues étant jeunes ne nous convient presque plus à partir d’un certain âge. La carrière ne nous suffit plus, l’amour ne nous remplit plus et les amis ne changent pas notre quotidien monotone.
Malheureusement un sujet aussi intéressant qui a fait sujet d’une publication est très mal servi. Déjà, par Julia Roberts. A part son sourire, cette actrice n’a plus rien à nous offrir. Son personnage manque de profondeur et elle ne nous touche pas du tout. Il est inutile de vous dire que peu importent les différentes situations qu’elle joue, Julia garde la même expression. On a bien soigné les images pour ne pas montrer ses petites rides. Ce qui m’a gênée le plus est qu’avec si peu de profondeur l’histoire du personnage se résume à un coup de tête d’une bobo trentenaire, alors qu’on ne quitte pas tout, du jour au lendemain, sans un minimum de raisons.  
Autant vous dire, heureusement qu’il y a de très bons acteurs autour de Julia pour élever le niveau et rendre regardable le film. Javier Bardem est touchant et drôle dans son rôle de père solitaire. Dommage qu’il n’arrive qu’à la fin.
Niveau réalisation, c’est minable. Le réalisateur a pris au premier degré le titre du film et alors il va filmer de la bouffe, des prières et de l’amour.  En Italie on filme des gros plans sur une pizza, un plat de spaghettis etc, de quoi vous donner la nausée. De plus, vous avez soit disant un personnage qui se goinfre à longueur de journée de nourriture, mais qui ne prends pas un seul kilo à l’image. Dans le livre, Liz est supposé prendre 10 à 15 kilos.
En Inde, vu que le sujet doit tourner autour du mot  « prie » on nous met en scène des gourous et des prières. C’est tellement cliché, qu’on s’ennuie. On avait juste une envie, celle de dire : quand est-ce qu’elle rentre à la maison ? Quand est-ce que ça se finit ?
Et une fois que Javier arrive nous sommes contents que quelque chose se passe.
C’est chiant, c’est même pas drôle et c’est mal fait.

Du coup, je crois que je vais acheter le livre pour voir si c’est si catastrophique. Normalement nous sommes face à un livre écrit par une journaliste Ces gens savent raconter une histoire…
Bref, si vraiment vous n’avez pas autre chose à voir, allez y. Mais n’emmenez pas votre moitié, vous risquez de vous faire larguer…

mardi 21 septembre 2010

The Town


Étonnés de voir autant de monde devant le Lido sur les Champs, plusieurs suppositions nous sont venues à l’esprit. Une quand même était prédominante : le Lido a ouvert ses portes pour les Journées du Patrimoine.
Il se trouve qu’on avait tout faux. Parmi ce monde fou, nous n’avons pas vu les panneaux immenses avec le nom de Julia Roberts et son dernier film. UGC avait installé un panneau lumineux avec le nom de la star ainsi qu’une petite scène en plein milieu de la rue. Il était impossible de passer à cet endroit car 2 queues immenses et distinctes s’étaient formées d’un côté et de l’autre de la scène improvisée. Du coup il fallait se battre pour se balader à cet endroit. Finalement nous sommes passés de l’autre côté pour rentrer. C’était effectivement une avant première de "Mange, Prie, Aime"  le dernier film de Julia Roberts. Et il parait qu’elle était belle et bien là. Malgré une petite chute dans l’escalier elle a su faire tout oublier avec son sourire.

Et puisqu’on parle de films « tous public » parlons de "The Town." J’avais envie d’aller voir un film sorti la semaine dernière afin de pouvoir faire une chronique. J’ai choisi ce film car sur Allo Ciné il était extrêmement bien noté. Donc, comme tout amateur de cinéma je me suis fiée aux apparences.
Pour ceux qui ne savent toujours pas de quoi The Town traite voici le pitch :
Doug ne craint jamais la perte d’un être cher. Mais tout va changer le jour où, lors du dernier casse de sa bande, ils prennent en otage la directrice de la banque, Claire Keesey.
Bien qu’ils la relâchent indemne, Claire est nerveuse car elle sait que les voleurs connaissent son nom… et savent où elle habite. Mais elle baisse sa garde le jour où elle rencontre un homme discret et plutôt charmant du nom de Doug….ne réalisant pas qu’il est celui qui, quelques jours plus tôt, l’avait terrorisée. L’attraction instantanée entre eux va se transformer graduellement en une romance passionnée qui menacera de les entraîner tous deux sur un chemin dangereux et potentiellement mortel.

Je ne suis pas allée plus loin dans la description que ce qu’Allo ciné a écrit.

Pour que les choses soient claires, il s’agit d’un film de Ben Affleck, avec Ben Affleck selon une idée originale de Ben Affleck. En traduction libre, une copie conforme de The Heat. J’ai même envie de dire qu’il s’agit d’un remake de deuxième main de ce film magistral. Probablement que Ben avait toujours rêvé de jouer dans un film comme Heat, donc il s’est fait plaisir. Sauf qu’au lieu d’avoir deux des plus grands acteurs de l’histoire cinématographique ainsi qu’une pléiade de jeunes pointures nous sommes juste face à Ben Affleck. Au lieu d’avoir un grand nom de la réalisation, nous avons Ben Affleck.
Niveau réalisation ce n’est même pas la peine de vous dire que c’est catastrophique. Même les scènes d’action sont mal ficelées.
Pour le scénario, il n’a même pas eu la décence de changer les métiers des personnages. C’est une catastrophe.
 Niveau jeu d’acteur nous sommes face à un Ben inexpressif comme pas possible. Si vous n’avez jamais vu un acteur jouer de la même manière une scène tragique et une scène rigolote, venez voir ce film. Dommage que Rebecca Hall est si mal utilisée. Malgré ses efforts de trouver son personnage elle reste trop effacée. J’ai eu pitié pour Jon Hamm qui n’a pas de personnage et pourtant il s’agit d’un des personnages les plus importants de l’histoire. Il est absolument perdu dans ce tumulte de copies de scènes de Heat. Nous remarquons la présence de Blake Lively qui joue le même personnage que dans « Les Vies privées de Pippa Lee ».Malheureusement nous remarquons plus son physique que sa prestation.
La scène que j’ai plus appréciée ? Celle où on nous raconte toutes les séries policières américaines.
Celle que j’ai détestée : la scène finale, copie conforme de la scène entre Val Kilmer et Ashley Judd.
Je n’ai pas envie de m’attarder sur ce type de film qui, malheureusement, malgré sa médiocrité, arrive à faire venir du monde dans la salle. Alors que d’autres de films qui portent un vrai point de vue, vous interrogent et vous émeuvent ont du mal à se faire connaître.
En deux mots : au lieu de dépenser vos sous à voir une copie, optez plutôt pour l’original.

lundi 20 septembre 2010

The Cat the Reverand and the Slave


Soleil sur Paris. Quand j’étais petite je disais toujours « faudra mettre les rayons de soleil dans un sac et l’ouvrir en hiver ». C’est un peu la même chose aujourd’hui. Il faut beau, chaud et on est fin septembre. Combien de jours pareils nous aurons encore la chance de rencontrer jusqu’en hiver ? De plus, nous avons un large choix d’activités culturelles en ce week end de portes ouvertes du patrimoine.
Après s’être rendus à l’Hôtel de Béhague, nous sommes passés dans le quartier de Saint Michel pour soutenir un projet assez particulier. Il s’agit d’un documentaire qui a comme but de nous montrer le quotidien de ces hommes et femmes accros à Second Life.
C’est quoi Second Life ? Un univers virtuel en 3D lancé en 2003, où tout adulte peut incarner des personnages virtuels dans un monde crée par eux-mêmes. Si vous voulez, une sorte de vie parallèle et virtuelle que vous choisissez.
Comme nous savions que ce projet a eu du mal à trouver une salle de projection à Paris, et que sans les 1000 entrées faites en 1 semaine il sera déprogrammé, nous nous sommes rendus au Cinéma Reflet Medicis.
Alain Della Negra et Kaori Kinoshita, les réalisateurs de The Cat, the Reverend and the Slave expliquent pour Allociné l’origine de ce documentaire particulier : "Nous voulions faire un film sur le rapport qu’entretient le joueur avec son avatar. Nous avions l’idée d’un film d’anticipation. Nos vies futures se joueront peut-être sur des mondes du type de "Second Life", sur des plateformes de jeux vidéo. Déjà, aujourd’hui, nous avons tous des identités online, un avatar, un pseudo, un compte sur un réseau social..."
The Cat, the Reverand and the Slave n’est autre qu’un regard sur l’Amérique d’aujourd’hui. Nous avons devant nous des gens en surpoids, pour ne pas dire obèses, qui passent leur temps libre sur Internet dans un réseau social qui leur permet peut-être de s’épanouir d’une certaine façon. Que trouvent-ils dans ce monde virtuel ? Des rencontres, des amitiés, du sexe.
Dans un premier temps nous sommes face à une atmosphère bizarre. Tout ce monde qui parle et vit pour Second Life. Prenons l’exemple de ce premier couple qui s’est rencontré grâce à ce jeu. Il sont en train de se disputer dans la vie de tous les jours parce que lui a une agence d’escorte dans Second Life. C’est terrible de voir ces gens qui ramènent des problèmes virtuels dans leur quotidien comme si cette frontière entre le réel et virtuel n’existait plus. Il s’agit d’aller sur un réseau social pour se désocialiser finalement. Pour se parler, ces gens vont aller sur Second Life alors qu’ils habitent dans la même maison, ou bien voisins. De même pour le sexe. Ils préfèrent le sexe virtuel, pourtant ils vivent dans la même maison. Autre cas, celui de Kris qui est un maître goréen.  Il contrôle la vie sexuelle de ses esclaves depuis sa chambre... No comment.
Le pire, est peut-être de voir ce prêtre dans Second Life qui n’a pas de compétence particulière pour prêcher au nom de Dieu quelque soit la religion, mais qui le fait pour de bon. Le pire n’est pas qu’il le fait mais qu’on y croit.
La séquence la plus amusante, celle qui fait rire tout le monde est liée aux furrys. Les membres de cette communauté sont persuadés qu’ils sont des animaux et ils se comportent comme tel dans la vie de tous les jours. Parfois une queue qui sort d’un pantalon, parfois des oreilles de chat ou bien un costume entier d’antilope. Par exemple Markus est persuadé d’être un chat car il est hyperactif. Malgré son surpoids il croit qu’il a la souplesse de cet animal.
La partie finale du documentaire est intéressante car elle ramène un élément plus réel. Il s’agit d’une séquence dans ce qu’on appelle le « Burning Man », une sorte de cité nomade en plein désert du Nevada. Vous pouvez tout abandonner pour venir vivre d’amour et « d’eau fraîche » et participer ainsi au développement de cette cité qui se veut artistique. Grâce à Second Life cette cité a eu une nouvelle vie. Et elle ne cesse de s’accroître.

La force de ce documentaire n’est pas dans la réalisation ou dans sa manière de traiter le sujet mais dans son message global. Pour moi, c’est une sonnette d’alarme pour l’avenir de nos enfants.
Nous y échapperons peut-être en partie, mais nos enfants vont connaître ce type de vie virtuelle. Et je plains ceux qui ont besoin d’un avatar pour s’épanouir.
Et si un jour nous n’avions plus besoin de sortir de chez nous pour rencontrer des gens et parler ? Et si un jour vivre voulait dire rester connecté devant un ordinateur ?

dimanche 19 septembre 2010

Ambassade de Roumanie à Paris


26ème édition des "Journées du Patrimoine". Paris est sous le soleil froid. Et comme tout parisien qui se respecte, nous n’avions pas envie de passer notre journée à faire la queue pour visiter gratuitement les sites touristiques habituels. Pour ceux qui ont envie comme nous de profiter de ces 2 jours pour voir d’autres choses, voici une idée qui risque de vous plaire : visiter l’Ambassade de Roumanie à Paris.
Après la mort de la Comtesse de Béhague, l’Hôtel, ou plutôt palais, fut vendu le 27 mars 1939 à l’Etat Roumain qui y transféra son ambassade. 
A voir absolument le somptueux escalier décoré de marbres polychromes inspiré de l’escalier de la Reine de Versailles, la salle de bal, un ensemble néo-rocaille vert et or. La niche occupée par une fontaine dans la double vasque est surmontée d’un Neptune barbu sous un relief inspiré de la sculpture de Versailles. Même s’il est caché aux yeux du public, vous pouvez admirer l’escalier en bois qui mène au 2ème étage ou se trouvent actuellement l’actuel bureau de l’Ambassadeur. Cet escalier est entièrement couvert de boiseries du XVIIème siècle.  Et bien sûr, la salle de concerts, un véritable théâtre aménagé par Gustave Gerhardt en décor byzantin. Même si la salle a été malheureusement modifiée en 1954, cela n’empêche pas l’Ambassade d’accueillir des concerts et récitals. D’ailleurs si vous avez envie de découvrir la sonorité de cette salle, sachez qu’elle accueille du 27 Septembre au 3 octobre 2010 le « Festival Nuits Classiques au Palais de Béhague ».
Des grands musiciens comme Richard Galliano, Jean-Claude Vanden Eynden, Jean-Claude Pennetier, Gordan Nikolic ou Gilles Apap rejoindront des artistes roumains de la scène internationale comme Sarah Nemtanu, Mihaela Ursuleasa et le Quatuor Enescu, afin de mettre en valeur l’œuvre du compositeur roumain George Enescu et de ses contemporains européens. L’entrée est libre dans la limite des places disponibles.
Réservations obligatoires.
Plus de détails, programmation et réservations sur : www.institut–roumain.org

Et pour une idée de sortie un peu plus lointaine, je vous recommande le site de Noisiel. Pour s’y rendre prenez le RER A vers Marne la Vallée et descendez à Noisiel. Puis prenez le bus 211 et descendez à la Chocolaterie. Si vous avez une voiture, il s’agit de prendre la A4.
Noisiel fut une cité ouvrière et qui se compose actuellement de l’ancien site de la Chocolaterie Meunier, la Cité ouvrière et le Parc de Noisiel. Du coup, vous pouvez passer toute votre après midi à visiter cette petite ville pas très loin du Parc Disneyland.
La Chocolaterie est un site habituellement interdit au public car cet endroit accueille le siège de l’entreprise Nestlé France. Le site ouvre exceptionnellement ses portes pour les journées du patrimoine. Cette année au programme les Grands Hommes de l’Histoire. Laissez vous guider par le chemin de fèves de cacao pour visiter le Moulin, la Cathédrale et la célèbre Halle Eiffel. En guise de remerciement vous allez même avoir droit à une glace.
Si vous voulez continuer votre périple à Noisiel, partez pour l'exploration de la cité conçue par les Meunier pour loger les ouvriers de la chocolaterie, initiez-vous à la lecture de son architecture, plongez-vous dans la richesse de son histoire sociale.
Et si le soleil le permet, finissez votre journée en beauté pour découvrir les secrets du Parc de Noisiel, un parc à l'anglaise des Meunier qui vous révèlera ses curiosités et ses arbres remarquables.

mardi 14 septembre 2010

Des Hommes et de Dieux


Et si la culture américaine venait vous rendre visite ? Et si la littérature américaine s’invitait tout près de chez vous, à Vincennes ?
Cette année, le Festival America, le festival des littératures et cultures nord-américaines fête sa 5e édition. 63 écrivains ont accepté de participer à cet événement internationalement reconnu et participeront aux débats, lectures, cafés des libraires, ateliers d’écriture et de traduction, etc.
Les organisateurs de cette nouvelle édition, Francis Geffard et Brigitte Gauvain, ont choisi comme thème La ville. Chaque festivalier aura ainsi l'occasion de découvrir, à travers la présentation de 12 cités emblématiques ou mythiques, ce continent pluriel éclairé par le regard des auteurs invités. La ville a-t-elle une âme? La ville-monde, la mort ou la vie dans la rue, des enfants dans la ville ou encore la ville: un personnage de roman? Autant de questions qui rythmeront et animeront cette 5e édition.
Du 23 au 26 Septembre, Vincennes est fière d'accueillir les villes et les auteurs d'un continent ami. La soirée d’ouverture se fera en fanfare : une quarantaine de lieux culturels d'Ile-de France s'associent au festival pour proposer le 23 septembre en fin de journée une rencontre avec un ou plusieurs auteurs invités à AMERICA.
Pour avoir plus de renseignements sur les ateliers d’écriture, les petits déjeuners en présence d’auteurs et connaître le programme rendez vous sur le site du Festival America.

Et en parlant de littérature, j’ai bien l’impression que la rentrée littéraire de cette année est bien riche. Beaucoup de livres à lire, beaucoup d’auteurs à soutenir… Mais je parle de rentrée ?? Dois-je faire la rentrée ? Non ! Je refuse ! Et pour changer, je suis allée deux fois dans la même journée au cinéma. 
Après Benda Bilili nous sommes allés voir « Des Hommes et des Dieux ». Après 5 ans d’absence Xavier Beauvois revient avec une histoire vraie qui met en scène la vie des moines Cisterciens de Tibhirine, retrouvés assassinés en 1996 en Algérie. Au cœur du sujet huit moines chrétiens français qui vivent en paix avec leurs frères musulmans jusqu’au jour où une équipe de travailleurs étrangers est massacrée par un groupe islamiste. La terreur les fait douter de leur rôle au sein de la communauté. Doivent-ils partir ? Malgré les menaces grandissantes qui les entourent, la décision des moines de rester se concrétise jour après jour…
Il y a une chose qui nous frappe des le début du film, la connaissance profonde de la vie d’un monastère et des habitudes des moines. Nous pouvons dire que Beauvois a très bien fait son travail de metteur en scène et qu’il a été très bien conseillé. Ce qui est admirable, c’est la mise en scène si minutieuse et si minimaliste en même temps. Les scènes de vie quotidienne sont remarquables.
Si au départ le rythme lent vous gène, et que vous vous demandez à quel moment il va se passer quelque chose, attendez un peu avant de juger. Ce rythme est absolument indispensable à la narration. Faute de l’accélérer, le récit n’aura plus aucun sens. Au fur et à mesure de l’avancement du récit le doute s’installe et je trouve merveilleuse cette idée de montrer les personnages face à leur faiblesse, contraints par la peur d’oublier leur rôle. Leur rôle qui est de donner la foi aux autres hommes même par temps de guerre. Je trouve intéressant la manière dont Beauvois ne juge pas les malfaiteurs.
 Les acteurs sont très crédibles. J’ai eu un coup de cœur pour Jacques Herlin qui donne vraiment l’impression d’être un vieux saint, un moine sage hors du temps. Michael Lonsdale apporte une touche d’humour avec sa manière franche de parler aux gens. La scène où il avoue qu’il est un homme libre est très touchante. Si tous les acteurs sont bons, j’ai envie de dire que Lambert Wilson est celui qui m’a le moins touché. Trop en démonstration de lui-même, manque de simplicité surtout dans les scènes où il chante. Mais ceci n’est qu’un avis personnel. Il n’enlève rien à la beauté du film.
J’ai eu également un coup de cœur pour la scène du "Lac des Cygnes "qui reprend en quelque sorte la scène biblique du dernier repas des apôtres. Cette manière de mettre en musique et en scène ce dernier repas est absolument unique. Nous avons envie de partager avec eux le pain et le vin.

Il s’agit bien sûr d’un film qui fait montre d’une ode à la tolérance, pas franchement pour tous les goûts. La question de la religion peut déranger certaines personnes. Mais pour les cinéphiles ce film est une petite perle qu’il faut mettre dans sa poche.
Sur ce, bonne rentrée à tous !

lundi 13 septembre 2010

Benda Bilili


Ce blog a été en vacances pendant deux semaines. Après avoir travaillé sur notre premier projet de documentaire, quel autre moyen pour se détendre que d’aller au bord de la mer ? Cette année nous avons choisi la Mer Noire du côté d’Obzor en Bulgarie. Un billet "all inclusive" à l’Hôtel Miramar, ce qui veut dire manger, boire, manger et du repos à volonté. Pas plus de 4 piscines privées,  3 restaurants, je ne compte plus le nombre des animateurs et des animations disponibles pour faire de votre séjour un souvenir inoubliable. Le concept est celui d’un Club Med, en plus petit et peut-être en plus familial. Et tout ça, pour un rapport qualité/prix imbattable (52 euros /jour/personne). Mais ce qui m’a marqué le plus était la volonté de ces gens de travailler et d’être au service de leurs clients. Pour que vous ne manquiez de rien et pour que votre séjour soit le plus agréable possible, les animateurs étaient debout depuis 9H du matin jusqu’à minuit, les serveuses ramassent en continu vos verres oubliés au bord de la piscine, les barmaids font à longueur de journée des cocktails etc... J’avoue que mon seul souci a été de pouvoir me retourner d’un côté sur l’autre pour ne pas attraper de coups de soleil. Donc si jamais vous avez envie de mieux connaître le littoral de l’Europe de l’Est, je vous recommande vivement le littoral bulgare.

Et puisque je vous ai parlé de notre projet documentaire, je peux peut-être vous dire d’aller voir le projet Benda Bilili. Un groupe de paraplégiques africains, dont le rêve est de faire connaître leur musique au monde entier. Une équipe française est partie en Afrique pour faire un documentaire sur la musique de rue. Le destin leur a rencontrer en République démocratique du Congo le groupe Staff Benda Bilili, ainsi que Roger jeune musicien de talent exerçant dans la rue. Mais il ne s’agit pas du premier documentaire de Renaud Barret et Florent de La Tullaye se basant à Kinshasa. C’est la troisième fois qu’ils mettent en image la vie miséreuse de gens de cette région. Ainsi ils participent à la rencontre entre Roger et Ricky, dont son rêve était de pouvoir faire partie du staff. Le tournage a duré plus de 5 ans et au cours de ce temps, nous pouvons suivre en images les déboires de ces gens en quête de réussite.
Ce qui m’a marqué le plus : dans un monde aussi dure, où la misère est un quotidien, de voir des personnages démunies face à la vie, handicapés et affamés mais qui portent dans leur cœur autant d’optimisme et de gaieté. C’est une vraie leçon de vie, d’espoir et d’humanité.
De même les instruments utilisés pour jouer leur musique : en partie des instruments de récupérations, des guitares à une corde, de bruits qui proviennent d’une corde et une boite de lait vide. Epatante cette musique et ces sons qui chantent le quotidien et la misère.
Ce que j’ai moins aimé : la manière extrêmement pédagogique de la réalisation. Trop d’explications par des voix off ou des textes qui n’apportent rien au montage et qui ne font qu’expliquer ce que les images montrent d’elles-mêmes.
Dommage aussi qu’on n’a pas pu savoir ce qu’ils ont fait avec l’argent qu’ils ont gagné dans la tournée européenne … Nous aurions aimé savoir comment ils ont construit leur avenir.
A remarquer une scène intéressante entre deux enfants qui expliquent ce que représente l’Europe à leurs yeux. D’après eux, il s’agit d’un pays où peu de personnes peuvent rentrer et tout le monde veut y aller… Cela fait réfléchir sur la chance qu’on a de vivre en Europe.
Je ne m’attarderai pas à vous décrire la beauté des plans ou la douleur de personnages et leur vie miséreuse.
J’ai juste envie de vous dire d’aller voir ce documentaire et de soutenir ainsi ce projet.